Trois semaines après avoir été ajourné en raison de l'assassinat de Jean Luc Chiappini, le débat sur la coofficialité reprendra jeudi 16 mai, à l'Assemblée de Corse. Un débat présenté comme historique, et sans doute très animé.
Le porteur du projet, Pierre Ghionga, conseiller exécutif en charge de la langue corse, croit en la réussite du projet : "Ce sont quand même des gens qui ont travaillé sur ce dossier pendant deux ans... On a une réunion de majorité, j'aurais pu vous en dire plus, mais je crois qu'on aura une (bonne) surprise (à l'Assemblée de Corse) [...] J'ai la conviction qu'il y aura un vote favorable. C'est peut-être trop optimiste, on verra... "
Une gauche majoritaire divisée
"Nous verrons en fonction des avancées que nous obtiendront dans le cadre de la majorité", explique Michel Stefani, du groupe "Communistes et Citoyens du Front de Gauche", " ce que nous ferons pour les amendements".
"Nous abordons ce vote avec la volonté de réformer profondément la proposition de l'Exécutif de statut de la coofficialité. Le statut tel qu'il est présenté, en l'état, ne nous convient pas du tout" martèle François Tatti, le président du groupe "Gauche Républicaine".
Les deux groupes nationalistes voteront pour
D'après Petru Antone Tomasi, membre de l'exécutif de Corsica Libera, il y a des arguments "fallacieux" qui s'opposent au projet qui sera débattu à l'Assemblée corse demain. "La distinction entre bilinguisme et coofficialité nous paraît absurde, voir hypocrite".
Mais Corsica Libera se dit satisfait que le débat fasse son entrée dans les rangs de l'Assemblée, et "qu'il transcende les clivages politiques" explique Petru Antone Tomasi.
"Le texte est perfectible, mais pour nous, il est acceptable en l'état. Nous n'irons pas en-dessous, et nous essaierons de le tirer vers le haut. "
La coofficialité "s'inscrit dans un projet de société global, sur la terre, le pouvoir législatif... des questions qui arriveront bientôt" a-t-il ajouté.
"C'est un moment historique. Nous sommes totalement favorables" explique Gilles Simeoni, du groupe Femu a Corsica. "En plus il y a urgence, il faut que le vote soit positif, et le plus largement positif possible".
La droite en embuscade
L'opposition dénonce un problème de méthode. "Il vaut mieux convaincre que contraindre", explique Antoine Sindali du groupe "Rassembler pour la Corse". "J'ai peur qu'avec la marche forcée, on n'atteigne jamais le but fixé".