Ce jeudi 2 janvier 2025, Annie Genevard s’est déplacée sur une exploitation laitière du Doubs. Une visite au cours de laquelle, elle a échangé hors caméra avec les trois principaux syndicats agricoles.
Pas de temps perdu après la bûche de Noël et les agapes du réveillon, la ministre de l’Agriculture a passé la matinée sur une exploitation de son département. Pas d’annonces tonitruantes. La ministre voulait être “sur le terrain dès le 2 janvier. Ne pas attendre que l’année s’engage pour venir au contact des agriculteurs”.
Durant près d’une heure, elle a écouté les organisations agricoles, FDSEA-JA, Coordination rurale, Confédération paysanne. À la sortie, un message délivré aux agriculteurs : “Le budget agricole qui a été censuré ne connaîtra pas d’interruption dans son application. Tous les dispositifs d’aides, de soutien, d’allégement fiscaux, sociaux, d’aide d’urgence seront délivrés en temps et en heure et seront rétroactifs” a déclaré Annie Genevard.
Le revenu agricole au cœur des revendications
Un an après la crise agricole de l’hiver 2024, les syndicats entrent en campagne à partir du 7 janvier pour les élections aux chambres d'agriculture. Le vote, qui aura lieu en ligne ou par correspondance du 15 au 31 janvier, déterminera les nouveaux rapports de force entre les syndicats agricoles.
Les syndicats ont bien entendu fait part de leur priorité pour les agriculteurs français : un revenu agricole qui permet de vivre.
Symboliquement, Nicolas Girard, le producteur laitier de 34 ans qui recevait la ministre sur son exploitation ce jeudi lui a offert une bouteille de lait qui symbolise sa problématique : 40% du litre lui est rémunéré (1,6 Smic), 30 % non, les autres 30 % sont financés par des aidants familiaux qui viennent donner un coup de pouce sur l’exploitation sans être du coup payé du fruit de leur travail.
“La question du revenu agricole est au cœur de la crise qu’on connaît et s’il n’y a pas de mesures fortes et durables qui sont prises, il n’y aura pas de solution pérenne” a réaffirmé Laurence Lyonnais, de la confédération paysanne du Doubs au micro de notre journaliste Stéphanie Bourgeot. Elle a pris l’exemple de la filière AOP Comté qui permet aux éleveurs de vivre avec un prix du lait décent.
Face à la menace du Mercosur, les agriculteurs français sont inquiets d'une concurrence déloyale sur les prix. Nicolas Bongay de la Coordination rurale du Doubs - Territoire de Belfort estime qu'il faudrait une TVA sociale, pour avoir une équité entre les produits importés et les produits cultivés en France.
Lors de sa visite, la ministre de l’Agriculture a précisé également que François Bayrou devrait, selon elle, recevoir très prochainement les organisations agricoles. La coordination rurale qui demande un rendez-vous a prévu de manifester ce dimanche 5 janvier à Paris.