Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front national, a condamné samedi les déclarations de Paul Giacobbi (PRG), président du conseil exécutif territorial de Corse, qui s'est prononcé cette semaine pour un contrôle des ventes de terrains et de biens immobiliers dans l'île.
Dans un entretien au journal Corse-Matin, M. Giacobbi a estimé qu'il fallait "limiter l'accès à la propriété foncière en Corse pour les non-résidents", avançant un délai de "cinq ans de résidence" ou un critère d'"attachement familial à la Corse" pour pouvoir prétendre acheter un terrain, afin de lutter contre la spéculation.
Pour Jean-Marie Le Pen, ces propos sont "démagogiques", "incompatibles avec notre pacte républicain" et il convient de les condamner "avec force et fermeté", selon un communiqué publié samedi par le FN.
Cette proposition, ajoute l'élu du Parlement européen pour les régions Rhône-Alpes, Paca et Corse, "est d'autant plus scandaleuse qu'elle ne règle en rien les problèmes que rencontrent au quotidien nos compatriotes insulaires".
"Au contraire, enchaîne-t-il, elle risque de créer les conditions d'un grave marasme économique en privant l'île de la manne financière que représentent les non-résidents; elle provoquera en outre un effondrement des prix de l'immobilier dont les premières victimes seront évidemment les corses.
Enfin, cette proposition menace directement ceux qui ont des attaches familiales ancestrales dans l'île et quelques espoirs d'y maintenir un lien".
Le fondateur du FN accuse aussi Paul Giacobbi de "reprendre à son compte le discours séparatiste" pour "faire oublier son échec flagrant en terme d'emploi, de développement et de perspective pour la jeunesse de l'île".