Le président du conseil exécutif de Corse s'exprime cette semaine dans Le Nouvel Observateur et revient pour la première fois sur sa proposition de privilégier les Corses dans l'accès à l'immobilier sur l'île et la division des citoyens et des politiques à ce sujet.
Interrogé dans les colonnes du Nouvel Observateur de la semaine du 22 août qui lui consacre un portrait, Paul Giacobbi se défend d'avoir proposé, par sa suggestion de favoriser les Corses dans l'acquisition immobilière sur l'île, un projet "anticonstitutionnel", "populiste" ou même "raciste", pour reprendre les termes de la plainte d'un ancien élu francilien.
"Cette mesure existe dans le Tyrol autrichien et l'Europe ne trouve rien à y redire, se justifie-t-il. Et puis, les textes peuvent évoluer", répond-il aux critiques qui l'accusent d'aller contre le droit européen.
Le député PRG et maire de Venaco assure s'étonner et s'indigne même du retentissement trouvé par sa proposition estivale : "On se massacre en Syrie et mes propose suscitent un tel matraquage, c'est incroyable !, commente Paul Giacobbi. Nous sommes dans un pays d'idiots."
"Inscrire la Corse dans la Constitution, c'est la rattacher à la République"
Face aux réactions divisées des Français sur sa proposition (53 % d'entre eux disent y être défavorables), l'élu de Haute-Corse persiste : "Moi, je dis ce que je pense. Quand un potentat oriental achète un château à Paris, on le fustige. Les mêmes disent que ce n'est pas grave si un Chinois rachète la Corse ! Qu'on me traite de nationaliste, ça fait rire tout le monde. Vouloir inscrire la Corse dans la Constitution, c'est justement la rattacher à la République. Dans la rue, les gens réagissent positivement à ma proposition."C'est la première intervention du président du conseil exécutif de Corse depuis sa proposition du 7 août.