En Haute-Corse, le village de Porri fût un des hauts lieux de la Résistance insulaire. Près du village, une grotte refuge, dite "Grotte des Maquisards", qui servit de quartier général à la Résistance, rappelle la contribution de Porri et du pays de Casinca à la libération de la Corse.
La grotte de Porri, imprimerie clandestine de la Résistance
Samedi 28 septembre, en présence du préfet de Haute-Corse, du président du Conseil général de Haute-Corse, des élus de la Casinca, et des associations d’anciens combattants, deux plaques commémoratives seront dévoilées.La grotte de Porri, qui est plutôt une excavation, enfoncée dans le maquis et difficile d'accès, offrait un lieu sûr aux maquisards. Elle est connue pour avoir abritée, le 2 mai 1943, la conférence régionale du Front national de Libération où le principe d’une insurrection populaire fut organisée.
La "Grotte des Maquisards" servi également à imprimer et tirer "Le Patriote", organe clandestin du Front national corse, pour la Haute-Corse. Plus de 50.000 tracts et journaux seront édités par l'imprimerie du maquis.
Vestiges authentiques de cette imprimerie clandestine, mitraillette Sten, et machine à écrire, témoignent encore de l'époque.
Pour s'y rendre
- Départ et retour à partir du village de Porri;
- 2h de marche Aller-Retour (environ 8km);
- Pas de difficulté particulière mais 400 mètres de dénivelé;
- Le chemin est balisé par une marque orange.
Le Front national organe de la Résistance en Corse
Après l'arrestation et la mort de Fred Scamaroni, en mars 1943 ainsi que la dispersion des membres des autres mouvements comme Combat, le successeur de Roger de Saule, le capitaine Paulin Colonna d'Istria, parvient à la conviction que le Front national, récemment réorganisé à la conférence de Porri sous l'autorité d'un Comité départemental, bien structuré en une pyramide de Comités locaux hiérarchisés et, surtout, bien cloisonné, est seul apte à opérer l'unité de la Résistance régionale souhaitée par Alger.En juillet, la plupart des résistants du réseau FFL R2 Corse et ceux des mouvements qui avaient échappé aux arrestations décident de rejoindre le Front national. L'ordre signé le 28 juillet par François Giacobbi en témoigne. A cette date, le Front national revendique 8 760 membres. Dès lors, et en parallèle avec l'évolution de la situation politique et militaire en Italie, le processus de préparation à une insurrection se développe.
La chute de Mussolini est interprétée comme une opportunité à la fois par la direction corse du Parti communiste et par des dirigeants du Front national comme Maurice Choury, qui estime que les éléments italiens antifascistes pourraient venir appuyer l'action de Libération des patriotes. Mais, Alger veut temporiser, en raison des extrêmes difficultés que présente l'envoi éventuel de troupes dans l'île.
C'est, sans ordre d'Alger et sans directives nationales, que le Comité départemental du FN convient, à la fin du mois d'août, de provoquer un soulèvement dès la signature de l'armistice par l'Italie. L'annonce de l'armistice de Cassibile, tenu secret depuis le 3 septembre, est diffusée le soir du 8. L'ordre de soulèvement contre les forces allemandes est lancé immédiatement par Colonna d'Istria et, dans le sud, par Maurice Choury.
Arthur Giovoni vient d'embarquer pour Alger, afin de rencontrer le général Giraud. Les combats vont durer jusqu'au 4 octobre. Dans cette période, le mouvement aurait disposé de près de 12 000 hommes dont 6 000 ont combattu. En octobre, le Front national corse annonce le ralliement du Mouvement à la France combattante.
D'après Maurice Choury, La Résistance en Corse, Tous bandits d'honneur !, Editions sociales, 1958.