Pour libérer du foncier, la ville d'Ajaccio a demandé à GDF Suez d'enfouir les réserves de gaz du quartier du Loretto. Actuellement, il est interdit de construire autour des cuves dans un périmètre de 360 hectares. Ces démarches pourraient ouvrir près de 150 hectares à l'urbanisation.
De nombreux Ajacciens vivent dans le quartier du Loretto, à l'ouest de la ville. Ils sont pourtant au coeur d'une zone classée Seveso, un périmètre dans lequel il est interdit de construire à présent. A 150 mètres des habitations, deux cuves de gaz.... sentinelles de ce no man's land au nom étrange... A Ajaccio, 360 hectares sont ainsi soustraites au foncier qui fait tant défaut à la ville.
Jusque dans les années 90, le risque industriel était peu considéré. Mais en 2001, l'explosion de l'usine AZF de Toulouse a fait 31 morts et des milliers de blessés. Une catastrophe qui a accéléré la prise de conscience du danger, et renforcé les règles de sécurité. Aujourd'hui, la France compte 642 sites Seveso seuil haut, la catégorie la plus dangereuse.
Réduire ou enfouir les cuves :
Les deux sphères du Loretto ont été installées au début des années 1970. Elles alimentent les 19.000 abonnés ajacciens de GDF en gaz, un mélange d'air et de butane. Si les cuves étaient enterrées ou réduites à des cigares - comme cela a été le cas à Aspretto en 2005 - le danger serait réduit.
Dans la zone Seveso de Loretto, 60% sont des zones naturelles ou agricoles et 40% sont urbanisables. L'ouverture à la construction de cette zone à l'ouest pourrait changer en partie la physionomie de la ville. Actuellement, l'urbanisation se développe à l'est, où le foncier est davantage disponible.
La réduction du périmètre Seveso permettrait également de démarrer les travaux de prolongement de la rocade à partir du rond point d'Alata. A quelques mois des municipales, les enjeux sont importants. Chaque jour 15.000 ajacciens empruntent cette route.
Toutefois, GDF-Suez ne s'est pas encore officiellement engagé à déplacer les réserves de gaz. Des négociations se déroulent en ce moment entre GDF, l'Etat et la ville. Dans un courrier le maire a demandé au premier ministre d'appuyer les initiatives de la Ville pour garantir la sécurité de ses administrés et satisfaire ses besoins de développement. La municipalité attend désormais des engagements écrits.