Près de 150 personnes ont assisté au conseil de quartier de Limoges Grand Centre à l'hôtel de ville ce lundi 25 novembre. Les riverains de plusieurs établissements disposant de terrasses dans le centre-ville ont interpellé le maire. Ils se plaignent de nuisances sonores et demandent des horaires de fermeture avancés. Émile Roger Lombertie souligne qu'il faut garder "une ville vivante" mais se dit prêt à examiner les situations au cas par cas.
"Il n'y a pas un jour sans une terrasse dans notre quartier, avant il y avait une saisonnalité, nous vivons un enfer, c'est une clientèle qui crie, qui hurle", cette habitante du Boulevard de la Cité donne le ton de la colère des riverains d'une demi-douzaine d'établissements disposant de terrasses dans le centre-ville de Limoges.
Une situation insupportable
Patrick Mexmain, président de l'association "Bien vivre à Limoges Grand Centre" renchérit : "nous demandons une application du droit, et que ses terrasses soient limitées dans leur exploitation jusqu'à 22h ou 23h, ou qu'elles soient interdites. La situation est insupportable, nous ne pouvons pas ouvrir nos fenêtres, nous sommes obligés de dormir avec des bouchons d'oreille. Ce sont des jeunes avinés, drogués, et il ne se passe rien depuis deux ans et la situation empire. Il y a 150 membres dans notre association".
"Certains commerces maltraitent leur environnement"
Le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie tente de calmer les esprits :"nous avons voulu éviter que nos restaurateurs meurent du covid et nous leur avons donné la possibilité d'avoir des terrasses. Les habitudes de la population ont aussi changé et les clients, notamment les plus jeunes, veulent aujourd'hui des terrasses et il faut s'y adapter pour que la ville soit vivante, mais je ne souhaite pas que la population soit gênée et il faut trouver le juste équilibre. Je lis les rapports de la police municipale tous les jours. Certains commerces maltraitent leur environnement et nous les ferons fermer d'une manière ou d'une autre".
Rémy Viroulaud, maire adjoint en charge du commerce, ajoute : "il y a aujourd'hui 300 terrasses à Limoges et derrière ces terrasses, il y a des centaines d'emplois, c'est important pour l'économie. Nous sommes vigilants et il n'y a qu'une poignée de terrasses où les exploitants travaillent mal et elles sont dans le viseur. Il y en a trois qui ont fait l'objet d'une demande de fermeture administrative par le maire auprès du préfet, mais ce n'est pas certain que cela aboutisse, car il faut avoir un dossier épais pour obtenir cette sanction suprême. Mais la mairie peut toujours refuser ou annuler l'autorisation d'une terrasse. Cependant, pour un établissement bien connu du Cours Jourdan, qui est cité par les riverains, et dont l'activité s'arrête à 5h du matin, il n'y a eu qu’une ou deux protestations cette année et aucune contravention de la police municipale. Si besoin, nous pouvons remettre en cause la dérogation annuelle qui sera réexaminée en 2025".
Les terrasses représentent jusqu'à 70% du chiffre d'affaires
Mathieu Guérin, Président de l'UMIH, le syndicat des restaurateurs et hôteliers, présent à la réunion confirme : "95% de nos adhérents accomplissent bien leur travail, et il n'y a que 5 ou 10 terrasses qui posent problème. L'UMIH nationale a mis à disposition de ses adhérents un guide de bonne conduite qui peut être consulté et nous allons voir un par un les établissements qui génèrent le plus de nuisances".
Elisabeth Brevy, propriétaire du Sikaru, place du Forum, accueille de nombreuses soirées étudiantes, notamment au moment de la rentrée en septembre. Présente, elle aussi, hier soir, elle souligne que "fermer la terrasse à 22h, ce n'est pas possible, cela représente 70% de notre chiffre d’affaires et cela offre de la convivialité à notre clientèle".