Vitesse limitée à 80 km/h, le projet reçoit un accueil mitigé en Corse

En Corse, le taux d'accidentologie est important, l'un des plus forts de France. En 2012, 29 personnes sont mortes sur les routes. Depuis le début de l'année, elles sont déjà 31. Le projet d'une limitation de vitesse à 80 au lieu de 90 km/h, est-ce la solution sur l'île ?  

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La vitesse est un facteur aggravant d'accident. La réduire pourrait faire baisser le nombre de tués sur les routes. C'est en tous cas ce que préconise le Conseil national de la sécurité routière (CNSR, l'instance chargée de faire des recommandations en matière de sécurité routière). 

Un rapport avait été commandé en février par le député socialiste du Bas-Rhin Armand Jung, le président du CNSR. Quinze chercheurs et professionnels du secteur, réunis en «Comité des experts du CNSR», ont rendu leur copie le 30 septembre.

D'après eux, la réduction de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur «les routes bidirectionnelles» nationales, départementales et communales - où elle est limitée à 90 km/h - serait la mesure «la plus efficace pour réduire la mortalité». Elle permettrait de sauver 450 vies chaque année, si elle s’appliquait sur l’ensemble du réseau concerné, et au moins 200 vies si elle n’était mise en place que dans les zones les plus dangereuses.

En France, 3.653 personnes sont mortes sur les routes en 2012. Parmi elles, un millier perdrait la vie sur les routes limitées à 90 km/h, hors agglomération.

Le projet reçoit cependant un accueil mitigé, en Corse et sur le continent. Les automobilistes ont lancé une pétition qui s'y oppose, sur internet. Quant aux spécialistes de la prévention routière, selon eux le problème de fond vient du non-respect des règles. Si l'on commençait par respecter la limitation à 90 km/h, disent-ils, il y aurait déjà moins d'accidents... 


Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est prononcé en faveur de cette réglementation qui n'est encore qu'à l'état de projet. "Je reste convaincu que c’est en baissant davantage la vitesse sur les routes, et notamment les routes secondaires, que nous aurons une baisse de la mortalité", a-t-il déclaré lors de la dernière séance plénière du CNSR, en juin. "Si demain, il faut des mesures dans ce sens, je n’hésiterai pas à les prendre», a-t-il ajouté.

D'autres thèmes, l'alcool (par la mise en place d’éthylotests anti-démarrage, les EAD) et les obstacles sur la route (arbres, murs, poteaux ou fossés isolées par des glissières de sécurité) sont également pointés dans le rapport.

Ces propositions doivent donner une orientation aux 51 membres du CNSR avant leur prochaine séance plénière le 29 novembre. 

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