L'ancien responsable des marins STC, aujourd'hui candidat à la direction du syndicat nationaliste, vient de publier "Dans le sillage de la lutte". Dans son ouvrage, Alain Mosconi revient sur le détournement du Pascal-Paoli en 2005 et livre aussi ses idées sur le syndicalisme et la Corse.
Le livre d'Alain Mosconi, "Dans le sillage de la lutte", est préfacé par Olivier Besancenot et publié aux éditions Albiana.
Alain Mosconi est le responsable de la branche "Transports" du syndicat STC.
Retour sur un détournement
27 septembre 2005, alors que la SNCM traverse une nouvelle tempête, une quarantaine de syndicalistes du STC-Marins monte à bord du Pascal-Paoli, un navire à grande vitesse, fleuron de la flotte bleue et blanche, et mettent le cap sur Bastia. En « ramenant l’outil de travail sur les rivages corses », les mutins entendent protester contre la privatisation annoncée de la compagnie et le plan social qui l’accompagne. Le navire gagne la Corse dans la nuit, tandis que forces de l’ordre et manifestants, essentiellement nationalistes, s’affrontent aux alentours du port de commerce. Le lendemain matin, le GIGN et les commandos Hubert de la Marine nationale, donnent l’assaut au navire et interpellent les marins.« Dans le sillage de la lutte » (éditions Albiana) : c’est le titre du livre qu’Alain Mosconi consacre à cette « épopée » qui recevra une couverture médiatique planétaire. Les photos de l’abordage du Pascal-Paoli par le GIGN sont publiées en « une » du défunt International Herald Tribune, l’édition planétaire du New York Times, et font le tour du monde.
Mais la couverture médiatique ne s’arrête pas au « détournement » du navire.
La situation de la SNCM, les conditions de sa privatisation, son histoire tourmentée sont mises en lumière pendant un mois sans interruption.
Un baroud d’honneur ?
Dans son livre, Alain Mosconi revient longuement sur « « l’affaire », même si son auteur consacre aussi une bonne part de l’ouvrage à donner son point de vue sur le syndicalisme, la situation de la Corse et celle de son monde rêvé, « débarrassé de la domination du capitalisme et du colonialisme », dans le droit fil de ses convictions sociales et politiques.
Des convictions qui lui permettent d’affirmer que l’« acte de piraterie » de 2005 n’a pas été un coup d’épée dans l’eau. Il a au contraire permis le maintien de l’Etat à 25% dans le capital de la compagnie maritime, loin du scénario d’une privatisation totale évoqué à l’entame des négociations. Plus tard, le syndicaliste expliquera également avoir été approché, à l’aéroport de Bastia-Poretta, pas des émissaires de Walter Butler, l’un des repreneurs de la compagnie.
Ce dernier revendra ses parts dans la compagnie quelques années plus tard avec une solide plus-value à la clé, avouant à cette occasion n’avoir agi qu’au nom et pour le compte d’investisseurs chinois.
Peines de prison… avec sursis
En novembre 2009, après quatre ans d’instruction, la justice condamnera Alain Mosconi à un an de prison avec sursis pour « séquestration » et Félix Da Gregorio, à six mois de la même peine. Patrick et Jean-Marc, les deux autres frères Mosconi, obtiennent la relaxe.
De cet épisode, Alain Mosconi conserve « un souvenir fier mais amer ».
Le responsable du STC, qui se souvient que les manifestations de soutien à son action avaient rassemblé « pour la première fois » son syndicat et les frères ennemis de la CGT, assure « ne rien regretter » et se dit prêt à recommencer « s’il le fallait mais sans faire confiance à l’Etat, cette fois ».
Pour les détails de l’opération menée par le GIGN, voir :
http://www.gign.org/groupe-intervention/?p=2033 (site non-officiel du groupe d’élite de la gendarmerie).
Pour le traitement par la presse nationale et international de l’épisode du Pascal-Paoli, voir :
http://www.rfi.fr/actufr/articles/069/article_38859.asp