Le procès en appel des putschistes présumés du cercle de jeux Wagram à Paris a été renvoyé jeudi par la cour d'appel de Paris, et se tiendra du 4 au 20 juin, a-t-on appris de source judiciaire.
La cour a ordonné ce renvoi car son président, qui a pris récemment ses fonctions, souhaitait bénéficier de suffisamment de temps pour prendre connaissance du dossier, qui fait 43 tomes, une décision saluée par les avocats de la défense.
Des peines allant d'un an de prison avec sursis à six ans ferme avaient été prononcées le 18 janvier 2013 contre neuf des dix prévenus jugés en décembre 2012 devant le tribunal correctionnel de Paris.
Le dernier avait été relaxé. Il s'agissait de l'acteur, réalisateur et scénariste Frédéric Graziani, protagoniste de la série "Mafiosa", décédé le 14 mars à l'âge de 52 ans.
La peine la plus lourde avait été prononcée contre Jean-Luc Germani, présenté comme l'un des héritiers de la Brise de mer, un gang corse déchiré par des affrontements à l'origine du putsch du 19 janvier 2011, lors duquel les anciens dirigeants du cercle ont été évincés par une bande rivale.
Le parquet, qui avait requis des peines plus lourdes que celles qui ont été prononcées par la 14ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, avait fait appel pour l'ensemble des prévenus.
Une machine à cash du grand banditisme corse
Situé près des Champs-Elysées, fermé sur décision administrative quelques mois après le coup de force, le Wagram est soupçonné d'avoir servi au détournement de plusieurs centaines de milliers d'euros issus des activités du banditisme corse.
Lors du procès qui s'était déroulé du 5 au 21 décembre 2012, certains prévenus avaient assuré tout ignorer du putsch, d'autres avaient reconnu leur présence dans l'établissement le jour des faits, admettant juste être venus pour "discuter" avec l'équipe rivale.
Tous avaient été très allusifs sur les dessous du fonctionnement du Wagram, devenu au fil des ans, selon le réquisitoire du parquet, une "manne financière" pour le banditisme corse à la faveur d'une législation défaillante et d'une certaine indulgence policière.
Ces soupçons de blanchiment d'argent ont fait l'objet d'un autre procès qui a abouti le 5 novembre à la condamnation de l'ancien cerveau du cercle Wagram, Jean-Angelo Guazzelli, à une peine de trois ans d'emprisonnement dont deux ferme et 100.000 euros d'amende.
Les deux gérants de fait du cercle, Jean Testanière et Jean-François Rossi, hommes de confiance de M. Guazzelli, ont eux été condamnés, chacun, à deux d'emprisonnement dont un ferme.