Xavier Luciani et Stéphane Scarbonchi ont été condamnés respectivement le 18 novembre à cinq et trois ans d'emprisonnement pour leur apport technique et logistique à la cellule nationaliste corse dite FLNC du 22 octobre par la cour d'assises spéciale d'appel de Paris.
La cour n'a pas suivi les réquisitions du ministère public, qui avait réclamé 6 et 4 ans à l'encontre de MM. Luciani et Scarbonchi.
En première instance, ils avaient été condamnés à 5 et 4 ans d'emprisonnement.
Contrairement à la première instance, la cour a accepté la confusion des peines de M. Luciani, qui avait déjà été condamné, en 2011, à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Joseph Vincensini, battu à mort et décapité en 2005.
Dans son réquisitoire, l'avocat général, Jean-François Ricard, avait insisté sur le fait que les interventions des deux hommes avaient été "décisives" dans la réalisation des attentats perpétrés par la cellule.
Dominique Pasqualaggi, considéré comme le cerveau de la structure et qui n'avait pas fait appel de sa condamnation à 13 années de réclusion en première instance, était le seul, hors les deux accusés, à avoir quelques notions sur la confection d'explosifs. Mais ces connaissances étaient "très limitées", avait souligné M. Ricard.
Stéphane Scarbonchi avait conseillé Pasqualaggi et des membres de la cellule sur l'utilisation de jerricans comme contenants plutôt que d'extincteurs et de minuteries modifiées au lieu de mèches lentes.
Quant à Xavier Luciani, il avait prodigué des conseils à Pasqualaggi sur la confection de charges explosives, tandis que le chef de la cellule utilisait, avec son accord, les cuisines de son restaurant comme laboratoire.
"Ils ont été les seuls à occuper ces fonctions, les seuls parce qu'aucun dans ce groupe n'avait la moindre connaissance des explosifs", avait relevé l'avocat général.
"On vient demander quatre ans alors qu'on n'a rien", s'était indigné, ensuite, l'avocat de M. Scarbonchi, Me Carbon de Seze, pour qui le principal tort de son client était d'avoir été "imprudent".
Pour lui, l'accusation a cherché à "surinterpréter" des éléments de l'enquête, sans qu'aucun ne soit suffisant pour le confondre.
L'avocat de M. Luciani, Antoine Vey, a lui insisté, comme l'avait fait auparavant son client, sur l'importance du rôle joué par Dominique Pasqualaggi, qui s'est "complètement servi" de lui "dans la première (le meurtre) et la deuxième (les attentats) affaire".
"Il s'est fait avoir par lui sans jamais adhérer à ses idées", a soutenu le conseil.