Renvoyé en octobre dernier, après le dépôt d'une question prioritaire de constitutionnalité, le procès du fromager Ottavi, accusé d'avoir utilisé du lait importé pour fabriquer des fromages labellisés s'est tenu ce 10 décembre devant le tribunal correctionnel de Bastia. Délibéré le 8 janvier 2014.
En octobre dernier, la défense du fromager corse avait remis en cause les procédures de contrôle.
Elle avait déposé une question prioritaire de constitutionnalité, selon laquelle les procédures de contrôle de la fabrication de produits laitiers seraient peu ou non définis.
La SARL fromagerie Ottavi, poursuivie pour "tromperie sur la marchandise" qui réclamait également des exceptions pour nullités avait obtenu le renvoi du dossier.
Le contrôle, au coeur de l'affaire Ottavi
Ottavi, important industriel de l'agroalimentaire local, est accusé d'avoir mélangé des laits corses et non corses pour fabriquer des fromages labellisés.
C'est interdit. Ses produits n'auraient pas non plus été correctement étiquetés.
La question des importations de lait
500 exploitations détiennent des ovins en Corse. La vocation principale de ces élevages est la production de lait. Chaque année, 15 millions de litres sont produits, les brebis en donnent 10,5 millions de litres.Ces quantités font de la Corse le troisième bassin français de production et pourtant elle ne suffisent pas à satisfaire le marché.
Chaque année, de 1,5 à 2 millions de litres sont importés. Ils viennent de l'Aveyron, du Sud est de la France ou de Sardaigne. Ces importations font polémique depuis longtemps.
Ce que les bergers dénoncent, parfois avec colère comme en 2009 sur le port de Bastia, c'est l'utilisation de cette matière première pour fabriquer des produits étiquetés corses.
Seule issue : un cadre réglementaire identifiant le fromage 100% local. Une traçabilité qui fait défaut, hors des AOC, appellation d'origine contrôlée.