Quatre militants du mouvement indépendantiste étudiant de la Ghjuventù Indipendentista (GI) ont été interpellés mardi 11 février en Haute-Corse par la police judiciaire, dans le cadre de l'enquête ouverte suite à des incidents devant le commissariat de Bastia en mai 2013.
Deux des jeunes militants interpellés doivent être présentés à un juge d'instruction mardi après-midi à Bastia. Dans un communiqué, l'organisation Ghjuventu Indipendentista a aussitôt appelé à un rassemblement de soutien devant le palais de justice.
Le mouvement indépendantiste déplore une situation qui ne fait "que détériorer l'image de (leur) mouvement".
"La justice française souhaite donc nous salir, juste parce que nous défendons nos idées, et parce que la Corse et les Corses sont sur la même ligne politique depuis plusieurs mois".
Procès en correctionnel mercredi à Bastia
Ces interpellations de militants de l'organisation Ghjuventu Indipendentista ont été effectuées la veille d'un procès devant le tribunal correctionnel de Bastia de six autres membres pour divers délits, notamment l'occupation, l'an dernier, de la sous-préfecture de Haute-Corse, à Corte.Un millier de personnes avaient manifesté le 29 janvier à Corte à l'appel de GI pour réclamer la co-officialité de la langue corse, le maintien d'un dispositif fiscal permettant aux insulaires de conserver leurs biens et la mise en oeuvre de réformes institutionnelles votées par l'Assemblée de Corse.
Violents affrontements en 2013
En mai 2013, des dizaines de manifestants avaient affronté les forces de l'ordre en leur lançant des projectiles devant le commissariat de police et la place du marché de la ville. L'entrée d'une banque avait également été vandalisée.La veille, des incidents avaient aussi eu lieu en marge d'un rassemblement de soutien devant le commissariat de Bastia en faveur de membres interpellés du syndicat étudiant.
Ces heurts faisaient suite à l'interpellation de plusieurs personnes dans la semaine, dans le cadre de l'attentat à la voiture-bélier contre la sous-préfecture de Corte en avril 2012, lequel n'avait pas fait de victime.