Deux anciens militants nationalistes assassinés dont Antoine Nivaggioni, auraient eu un rôle au sein des services de renseignements. C'est l'une des révélations chocs de l'entretien de Bernard Squarcini dans le numéro de février du magazine "Corsica".
Bernard Squarcini : « Antoine Nivaggioni avait un rôle au sein des services »
Dans un entretien, l’ancien patron du Renseignement évoque le djihadisme, les nouvelles menaces terroristes et… d’étranges agents « au sein des services ». Comme Antoine Nivaggioni, l’ancien militant nationaliste assassiné en octobre 2010.
Récit en langue française de Antoine Albertini
Interrogé sur la guerre des services opposant les « Renseignements généraux » d’alors et la police judiciaire à Ajaccio au milieu des années 2000, le préfet – désormais à la tête d’une société privée de sécurité – assure qu’Antoine Nivaggioni « avait un rôle au sein des services ».
S’il ne s’étend pas sur le sujet dans les colonnes du magazine, il a confirmé à France 3 Corse Via Stella Corsa avoir seulement « éventé un secret de polichinelle qui courait dans tous les étages de la PJ et des RG, à Ajaccio comme ailleurs ».
Interrogé sur le rôle présumé d’Antoine Nivaggioni dans ces « services », M. Squarcini a en revanche botté en touche, affirmant n’avoir pas supervisé le traitement de cette source – supposée – à une époque où il occupait les fonctions de préfet délégué à la sécurité à Marseille.
Cette position parait toutefois en contradiction flagrante avec sa fine connaissance du dossier corse et le fait que les affaires insulaires avaient été confiées à cette période à un très proche collaborateur de l’intéressé, brigadier-major des RG et notoirement proche d’Antoine Nivaggioni.
L’enquête sur les malversations au sein de la Société méditerranéenne de sécurité (SMS) avait notamment mis au jour plusieurs relevés d’écoutes téléphoniques dans lesquels les deux hommes échangeaient des informations et paraissaient extrêmement proches.
Bernard Squaricini, un adepte du "secret-défense"
M. Squarcini affirme en outre aller « plus loin que la rumeur » et désigne également un « ancien associé » d’Antoine Nivaggioni comme proche « peut-être » de la police judiciaire, sans le citer.Nul besoin d’être fin connaisseur du dossier pour reconnaître dans le portrait de « l’ancien associé » celui d’Yves Manunta, assassiné à l’été 2012.
Contacté par France 3 Corse Via Stella, Me Jean Michel Mariaggi, avocat de la famille Manunta dit se réserver « le droit d’agir en justice après ces déclarations ». « M. Squarcini parle peut-être d’Alain Orsoni, ancien associé d’Antoine Nivaggioni dans la restauration » a-t-il ironisé.
Reste qu’en levant un coin de voile sur ces informations – que personne ne confirme pour l’instant – M. Squarcini évoque des faits dont certains magistrats eux-mêmes n’avaient pu obtenir confirmation dans le cadre de demandes officielles.
A l’époque, le secret-défense leur avait été opposé. Secret-défense dont M. Squarcini, responsable du Renseignement intérieur français, était alors un fervent adepte.
Récit de Antoine Albertini
L'ancien patron de la DCRI, les services de renseignements français, livre également dans son entretien à Corsica son analyse sur l'évolution des groupes clandestins et sur les règlements de comptes.