Le PDG de Veolia Antoine Frérot a de nouveau défendu jeudi la mise sous "protection" par le Tribunal de Commerce de Marseille de la SNCM afin de "pouvoir travailler sereinement" à l'abri des lourds remboursements d'aide exigés de la compagnie maritime en difficulté par la justice européenne.
"Ce qui me paraît inévitable, c'est de trouver une solution viable, pérenne et équilibrée. Une solution viable, pérenne et équilibrée c'est d'abord une solution qui écarte de l'entreprise ou des activités les amendes (de 440 millions d'euros, ndr) de Bruxelles", a déclaré le patron de Veolia lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats annuels du groupe.
"Une fois qu'on a fait ça, il faut trouver une solution économique qui soit équilibrée.
Tout ceci, me semble-t-il, ne peut se faire que dans le cadre d'une protection du tribunal de commerce pour pouvoir travailler sereinement", a déclaré M. Frérot.
La SNCM, un "boulet" pour le PDG de Veolia
Dans le cadre d'un accord de désengagement de sa division de transports collectifs Transdev (détenue à 50-50 avec la Caisse des Dépôts), Veolia devait initialement reprendre en direct les 66% du capital de la SNCM détenus par Transdev.Mais le groupe français, qui se recentre sur ses métiers de l'eau, des déchets et de l'énergie, y a finalement renoncé, invoquant la double condamnation européenne obligeant la SNCM, qui opère des liaisons maritimes entre la Corse et la continent, à rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques jugées illicites.
"La Caisse des Dépôts a toujours vocation à prendre le contrôle de Transdev. Cela, il le fera quand Transdev sera débarrassé, je dirais, du "boulet" SNCM", a affirmé M. Frérot jeudi.
"Je ne peux pas vous donner une date, mais une fois le problème de la SNCM extrait de Transdev, la Caisse des Dépôts prendra le contrôle de Transdev", a-t-il poursuivi.
Veolia, via Transdev, refuse désormais d'injecter de l'argent dans la SNCM, dont le plan de redressement noué avec l'Etat prévoit notamment la commande de nouveaux navires.
L'ouverture de négociations exclusives avec les chantiers navals STX vient d'être rejetée mardi par le conseil de surveillance de la SNCM, Transdev ayant voté contre et l'Etat s'étant abstenu.
Antoine Frérot conforté
Ces annonces interviennent au lendemain de la décision du conseil d'administration de Veolia de renouveler pour quatre ans le mandat du PDG du numéro un mondial du traitement de l'eau et des déchets, Antoine Frérot, dont le poste semblait menacé ces derniers jours.Veolia Environnement a annoncé jeudi des résultats récurrents en nette hausse au titre de 2013, grâce notamment à ses réductions de coûts, et a dit viser une solide croissance en 2014.
Veolia accuse toutefois une perte nette part du groupe de 135 millions d'euros au titre de 2013 qui inclut en particulier des provisions pour restructuration, à hauteur de 141 millions d'euros, ainsi qu'une perte de valeur de l'activité Propreté en Allemagne pour 150 millions.
L'entreprise a également enregistré au titre de 2013 un résultat net récurrent de 223 millions d'euros (contre 58 millions en 2012), un résultat opérationnel récurrent de 922 millions (+16,9% à change constant), un Ebitda de 1.796 millions (-4,1% à périmètre et change constants) et un chiffre d'affaires de 22,3 milliards (-1,8%).