L'intersyndicale de la SNCM, à l'exception du STC, a débuté un mouvement de grève le mercredi 25 mars. Les syndicats s'inquiètent de l'attitude de "Transdev", le principal actionnaire de la compagnie hostile, selon eux, au plan de relance de l'entreprise.
Selon la direction, trois des quatre bateaux étaient bloqués à quai.
La CGT (majoritaire), le SAMMM (Syndicat autonome des marins de la marine marchande), la CFDT, FO et, pour l'encadrement, la CFE-CGC ont maintenu leur mot d'ordre, inquiets pour l'avenir du fait de l'hostilité de l'actionnaire principal Transdev (66%), filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement.
Les organisations réclament "la mise en oeuvre dans les meilleurs délais de la sortie de Transdev par la mise en place d'un actionnariat provisoire", et parallèlement la recherche d'un nouvel actionnariat durable. Et en appellent à l'Etat, actionnaire direct à 25% de la SNCM, mais aussi indirect via la CDC,
afin qu'il respecte ses engagements pris début janvier en faveur du plan de redressement de la société à l'issue d'une grève de près de dix jours.
Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC des officiers, a fustigé mercredi matin une "stratégie de pourrissement de la part du gouvernement qui a réuni les organisations syndicales quatre heures avant la fin du préavis". "Il faut un arbitrage plus fort contre le groupe Transdev, on n'a eu aucune réponse sur la sécurisation du projet de la SNCM", a-t-il dit à l'AFP.
Même discours du côté de la CGT. "Il nous faut compter sur toute la détermination du gouvernement pour veiller à l'avenir de la SNCM (...),
car le pire est malheureusement toujours d'actualité et qu'il y a urgence", écrit le syndicat, craignant que, dans un tel contexte, la commande de quatre navires au chantier naval STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ne puisse aboutir d'ici fin juin.
La SNCM, compagnie aux difficultés chroniques, est engagée dans un plan de redressement qui prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation
du temps de travail et une réduction d'effectifs à hauteur de 500 postes (sur 2.600), le tout pour obtenir une meilleure productivité et remettre l'entreprise à flot.
Un plan jugé "fragile" par Transdev qui envisageait, selon la synthèse des groupes de travail en date de fin 2013 révélée cette semaine par l'hebdomadaire Le Marin, deux pistes bien plus alarmistes. L'une prévoyait une liquidation pure et simple et "le transfert de la délégation de service public" entre la Corse et le continent "dans une nouvelle structure limitée à quatre cargos", avec seulement 425 postes. L'autre évoquait 210 nouvelles suppressions d'emplois.