Entre ferveur religieuse, respect de la tradition et attrait touristique, chemin de croix et procession du "Catenacciu" attirent les fidèles. A Sartène, mais aussi à Bonifacio, les célébration de la Passion ont été particulièrement suivies.
Le "Catenacciu" (de catena, chaîne en latin) est une tradition corse principalement Sartenaise qui se déroule lors de la procession du Vendredi saint. Le "Catenacciu" effectue un chemin de croix à travers le village, et symbolise la montée du Christ au calvaire.
Nul ne doit savoir qui se dissimule sous la cagoule du porte-croix. Seul le curé de la paroisse connaît son identité. Le pénitent est vêtu d'une aube écarlate et d'une cagoule rouge. Outre la croix de bois de 25 kg, il porte des chaînes de 15 kilos attachées aux chevilles. Sur un parcours de 1,8 km, le "Catenacciu" doit tomber trois fois sur son chemin, à l'image du Christ, avant d'être symboliquement crucifié.
D'autres processions sont organisées dans plusieurs villes de l'île, notamment dans le village de Sartène (Corse-du-Sud), qui rassemblent plusieurs milliers de personnes chaque année, à travers les ruelles de la cité médiévale, psalmodiant "Perdono, mio Dio", un chant de demande de pardon divin.
La tradition de cette plus ancienne procession de Corse remonte au XIIIe siècle, instaurée alors par des franciscains toscans. Elle s'est poursuivie au XIVe et XVe sous l'influence du royaume d'Aragon et des pratiques religieuses pénitentielles, puis aux XVIe avec le développement des confréries religieuses.
Pas qu'à Sartène
Les cérémonies pascales sont nombreuses en Corse lors du Vendredi Saint.A Bonifacio, plus de mille personnes ont participé à ces célébrations des cinq confrèries le 18 avril à travers les rues étroites de la ville.
A Scolca, en Haute Corse, par exemple, de nombreux fidèles ont suivi, vendredi, la procession sur le chemin de la croix.