Selon le quotidien Le Monde, le juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel a brutalement dessaisi, le 17 avril dernier, la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) des deux plus importants dossiers d'attentats commis sur l'île.
C'est le journaliste Jacques Follorou qui le révèle ce 17 mai dans le quotidien Le Monde : le magistrat antiterroriste Gilbert Thiel reproche à la police judiciaire de lui avoir dissimulé des éléments essentiels dans l'affaire du double attentat à la roquette du 5 décembre 2013 contre la caserne Battesti, à Ajaccio, où réside le commandement de la gendarmerie en Corse, et la caserne Paoli, à Bastia.
Le juge Thiel -affirme également l'enquête du Monde- a également dessaisi la DRPJ de l'enquête sur l'attentat commis, le 26 mai 2013 à Ajaccio, contre le Groupe d'intervention régional, revendiqué par un groupe anonyme, concurrent du FLNC.
"Un nationaliste au statut particulier"
Le 4 avril -révèle Jacques Follorou- lors d'une réunion de travail réunissant la DRPJ d'Ajaccio, la sous-direction antiterroriste (SDAT), la section de recherche de gendarmerie et le Groupe d'intervention régional (GIR), la police judiciaire locale affirme, devant une assistance interdite, que l'un des militants nationaliste identifié en janvier, considéré comme le principal suspect, doit être blanchi. Ce nationaliste, déjà condamné, était, dit-elle, au moment de l'attentat à la roquette, en rendez-vous avec un commandant de police de l'hôtel de police d'Ajaccio.
Selon les révélations du quotidien Le Monde, la PJ aurait pu hésiter à transmettre aux gendarmes le nom d'un de ses informateurs, un militant nationaliste qui aurait aidé le service dans plusieurs enquêtes, voire pire, lui fournir un alibi afin de le protéger... La police judiciaire plaide la maladresse.
La question étant de savoir pourquoi la PJ n'a pas évoqué ce "rendez-vous" dès que le nom du militant nationaliste est ressorti comme suspect dans l'affaire de l'attaque à la roquette et a attendu 3 mois ?