Après des mois de blocage, le groupe de transports Transdev, principal actionnaire de la SNCM, a installé mercredi 28 mai son candidat, Olivier Diehl, à la tête du directoire. Les syndicats ont d’entrée brandit la menace d'une grève en cas de démantèlement.
Menace de grève fin juin
"Il faut rapidement que les responsables politiques redressent la barre dans ce dossier, sans quoi la CGT mettra tout en oeuvre d'ici au 30 juin pour faire respecter les engagements et préserver l'emploi", menace Frédéric Alpozzo, délégué CGT-Marins (majoritaire).Les syndicats, soutenus par les élus locaux de tous bords, sont convaincus que se trame un scénario de démantèlement et envisagent de lancer leur troisième grève de l'année pour sauver les 2.600 emplois en jeu.
Même ton offensif du côté de la CFE. Dans une lettre ouverte au secrétaire d'Etat chargé des Transports Frédéric Cuvillier, le syndicat de l'encadrement lâche: "ce sera un scandale d'Etat (...) si le président de la République et le Premier Ministre se renient et laissent les vautours fondre sur la compagnie".
Assurer le succès de la saison d'été
Première mission de ce chef d'entreprise de 58 ans, décrit comme "expérimenté et reconnu" dans le monde du transport: "faire face aux urgences de court terme, et notamment assurer le succès de la saison d'été", explique Transdev.Parallèlement, Transdev, désireux de céder sa participation, recherche des investisseurs et a d'ores et déjà entamé des négociations avec l'armateur Daniel Berrebi, dirigeant de la société américaine Baja Ferries, selon les dires de ce dernier.
Exit, l'ambitieux plan de redressement porté par Marc Dufour et farouchement soutenu par les syndicats. "Une fuite en avant irréaliste", tranche Jérôme Nanty, secrétaire général de Transdev et futur président du conseil de surveillance en lieu et place de Gérard Couturier, au sujet de ce projet de commande de quatre navires. "Ce ne sont pas de nouveaux bateaux qui sauveront la SNCM".