Après 57 jours de grève, aucune issue n'a encore été trouvée au conflit entre les postiers d'Ajaccio et leur direction. Ce matin les grévistes ont bloqué l'entrée du centre de tri du Vittulo avec leurs voitures. Demain, ils essaieront de rencontrer Marylise Lebranchu, leur ministre de tutelle.
57 jours de grève et toujours aucune issue. Ce matin, le conflit à la poste d'Ajaccio a même franchi un nouveau pallier quand, vers 8h, une quarantaine de postiers en grève a bloqué le centre de tri postal du Vittulo avec leurs voitures, empêchant la distribution du courrier en ville. Sur place, les postiers se sont retrouvés face à une douzaine de CRS chargée de faciliter la circulation du personnel non-gréviste et la distribution du courrier.
Tendue, la situation a failli basculer en affrontement au moment de l'arrivée d'une fourrière, chargée de dégager l'accès aux locaux. Mais un compromis a pu être trouvé in extremis, en fin de matinée, les grévistes acceptant de débloquer le centre de tri en échange d'un allégement du cordon de CRS.
Une partie des salariés a fait valoir son droit de retrait
Aux origines du blocage de ce matin, la décision d'une partie du personnel du centre de tri de Campo Dell'oro de faire valoir leur droit de retrait, la semaine dernière, invoquant de mauvaise conditions de sécurités sur les lieux de travail. Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s'est déroulé, hier, pour étudier les plaintes des salariés. Mais la direction de La Poste de Corse, qui juge injustifiés ces droits de retraits a fait part aux délégués du CHSCT de sa volonté de faire appel devant la direction du travail.
Face au blocage, la direction de La Poste a publié un communiqué laconique déplorant la "gêne occasionnée pour la population" et assurant "mettre en oeuvre toutes les solutions possibles pour assurer une distribution du courrier." Elle a aussi tenu à préciser que la présence des forces de l'ordre les sites de Campo Dell’Oro et du Vittulo n'a été demandée que "dans un souci d’apaisement et de sécurité" et en aucun cas dans le cadre d'une "démarche répressive vis-à-vis des grévistes".
Voir le communiqué:
La journée de jeudi décisive
La journée de jeudi pourrait bien être décisive. Le tribunal de grande instance d’Ajaccio doit rendre sa décision dans le cadre du contentieux qui oppose les grévistes à leur direction. D'un côté la direction qui réclame la fin de ce qu'elle considère comme une entrave au droit du travail. De l'autre, le personnel en grève, qui demande des dédommagements pour les sept grévistes assignés en justice.
D'ici là, les postiers mobilisés n'entendent pas relâcher la pression. Ils seront à 6h au centre de tri de Campo Dell'Oro et à 8h30 au Vittulo, avant de se rendre à 18h à la rencontre de Marylise Lebranchu, attendue à Ajaccio demain. La ministre de la Réforme de l'État, de la Décentralisation et de la Fonction publique est aussi leur ministre de tutelle.