Conséquence de la grève lancée le 22 décembre par les médecins des centres médicaux à horaires élargis, les patients se tournent vers les urgences de l'hôpital, comme à Martigues où le service enregistre une forte hausse de fréquentation.
La période des fêtes de fin d'année est toujours synonyme de forte activité dans les services d'urgence. Cette année, la situation est particulièrement tendue au centre hospitalier de Martigues, en raison de la fermeture de l'espace médical à horaire élargi depuis le 22 décembre. Comme dans la quarantaine de centres du département, les médecins sont en grève pour dénoncer l'application de la nouvelle convention avec la Sécurité sociale qui impose la régulation des urgences par le 15.
À l'entrée des urgences de Martigues, le ballet des ambulances est incessant. "Depuis dix jours, depuis la fermeture des maisons médicales en fait, on reçoit de plus en plus d'appels, ça nous fait des "15" toutes les 15 minutes", note Linda Aziez, ambulancière. Cette surcharge de travail s'accompagne de délais d'attente plus longs pour faire admettre les patients. "Dans la semaine, il y a eu 45 minutes d'attente alors que d'habitude, c'est cinq minutes".
Jusqu'à 200 patients par 24 heures
Les urgences de Martigues ont enregistré ces dernières heures un pic de passages aux urgences, jusqu'à 200 patients en 24 heures, soit 30 % de plus que pour une journée ordinaire.
"Cette semaine, ça a été très compliqué et c'était fermé, explique une jeune femme, là, on vient pour mon papa qui a besoin d'une prise en charge plus rapide, normalement, je vais en maison de santé, mais cette semaine, ce n'est pas possible".
La direction de l'hôpital a dû revoir son organisation pour faire face à cet afflux de patient. "Au niveau des personnels, nous sommes très attentifs à leurs conditions de travail, souligne Laura Chaussin, directrice des ressources humaines du centre hospitalier de Martigues, on a eu besoin de renforcer parfois, notamment au niveau de l'accueil des urgences, avec une infirmière en plus la nuit."
La permanence médicale fermée les week-end et jours fériés
Les médecins de la Permanence médicale de l'Escaillon, qui recevait les patients sans rendez-vous 7j/7, jusqu'à 22 heures en semaine, ont décidé de ne plus assurer de consultations le soir après 20 heures, les week-ends et les jours fériés. C'est la conséquence de la nouvelle convention médicale qui réduit la majoration versée aux médecins des centres à horaires élargis.
Une situation que déplore le maire PCF de la commune, Gaby Charroux : "au moins 150 personnes venaient pour une consultation le samedi et autant le dimanche". "On parle de quelques euros, et ne pas répondre favorablement à ces personnes qui donnent de leur temps la nuit et le week-end, je trouve que le manque de respect est vraiment violent, j'espère que ce sera entendu par le ministère de la Santé et la Caisse d'Assurance maladie".
"Une diminution de l'accès aux soins"
"La conséquence, c'est la diminution du droit à l'accès aux soins pour les habitants, et probablement les gens qui ne pourront pas être soignés ici, iront aux urgences de l'hôpital", ajoute l'élu.
La Sécurité sociale impose désormais que pour les consultations d'urgence après 20 heures, le week-end et les jours fériés, les patients passent par le 15, qui jugera de la pertinence de se rendre ou non dans un centre médical à horaire élargi.
Article rédigé avec Ali Martiniky, journaliste à France 3 Provence-Alpes