Un convoi exceptionnel a chargé une locomotive du site d'ArcelorMittal à Reims, menacé de fermer dans l'année, ce jeudi 2 janvier. Les salariés très en colère ont garé leur voiture sur la voie ferrée pour protester. Ils dénoncent les méthodes de la direction.
Ce jeudi 2 janvier, un convoi exceptionnel a rallumé la mèche entre les salariés et la direction d’ArcelorMittal. Des camions sont venus ce matin pour saisir les locomotives du site de Reims, menacé de fermer dans l'année. Dans l’urgence, quelques salariés en colère se sont interposés en garant leur voiture en travers de la voie ferrée. "Comme c'est seulement un projet de fermeture, les négociations peuvent aller jusqu'au 4 mars, nous sommes que le 2 janvier, on a fait des rondes tous les jours pour voir si un convoi exceptionnel chargeait les locomotives et ce matin, à 10h, on a eu l'alerte", explique Benoît Jean-Leroy, délégué CFDT ArcelorMittal à Reims.
"Enlever les locomotives, c'est un signal fort, ça signifie que ça y est, le site de Reims est condamné, qu'on ferme tout et basta. La locomotive est devenue le symbole de la lutte, vouloir casser le symbole en début d'année, c'est inadmissible. Pour ces convois exceptionnels, il faut l'accord du préfet, c'est ce qui m'inquiète. Ce n'est pas respectueux vis-à-vis des revendications syndicales".
"Ça fait un pincement au cœur"
Après discussion, les salariés ont accepté de céder l’une des deux locomotives. Indignés, ils ont immortalisé le moment mais ils ne veulent pas se laisser faire. "Il faut que la direction prenne ses responsabilités. Le groupe ArcelorMittal gagne de l'argent, la société gagne de l'argent, il est hors de question que ce soit le minimum légal qui soit appliqué pour le licenciement", déclare un salarié. "Ça fait un pincement au cœur. On a tous plus de 30 ans d'ancienneté. Pour nous, le fait de stopper l'activité fer, c'est la fin du site. On était 1500 quand je suis rentré, aujourd'hui on est 350 sur quatre entreprises ArcelorMittal".
Aujourd'hui, 135 salariés sont menacés par la suppression de leur emploi. Les syndicats réclament de la dignité et du soutien. "On aimerait que chacun parte avec un maximum de congés de reclassement, que la direction aide les plus jeunes - même si l'âge moyen est très élevé - à trouver des formations et une activité au sein du groupe ou les aide à retrouver un emploi dans le bassin rémois", confie un des salariés.
En ligne de mire, la nouvelle réunion de négociations qui se tiendra le 15 janvier prochain. Avec l’épisode du jour, les retrouvailles s'annoncent glaciales.