La cour d'assises de Bastia est revenue lundi matin sur la personnalité de Paulu-Andria Mastor, 23 ans, qui comparaît pour l'assassinat de Jean-Baptiste Baghioni, en mars 2012 à Corte. L'un des enjeux du procès est de savoir si comme l'accusé l'affirme il a bien agi en état de légitime défense.
Interrogé par visio-conférence, un expert-psychiatre a décrit un jeune homme sans pathologie mentale, sain d'esprit, mais immature et instable émotionnellement, "quelqu'un qui veut impressionner".
Un jeune homme marqué aussi "par un lourd passé familial", souligne l'expert. Le premier mari de sa mère, Guy Orsoni, militant nationaliste, a été assassiné en juillet 1983 par des truands et son corps n'a jamais été retrouvé. Et un oncle, également impliqué dans un assassinat, au tournant des années 90.
L'accusé a pour sa part répété devant l'expert ce qu'il dit depuis le début de l'affaire, il n'aurait "jamais tiré sur un homme désarmé". S'il l'a fait dit-il, c'est parce que Jean-Baptiste Baghioni l'avait "insulté et menacé d'une arme". Une arme introuvable sur les lieux et dans la mémoire des témoins.
Le drame s'est noué dans la nuit du 15 au 16 mars 2012. Jean-Baptiste Baghioni, 27 ans, venait de sortir du café L'Oriente, un bar du centre-ville de Corte, très fréquenté par les étudiants, lorsqu'il est touché à deux reprises au flanc et dans le dos. Transporté à l'hôpital de Corte, le jeune homme y décède une heure plus tard.
Rapidement les premiers témoignages livrent un nom, Paulu Andria Mastor. Introuvable, ce dernier se livre au commissariat principal de Marseille après une cavale de trois mois. Le jeune reconnaît être l'auteur des tirs, mais explique avoir agi en état de légitime défense.