Jean-Bernard Leca a été condamné vendredi 27 septembre par la cour d'assises d'Aix-en-Provence à 29 ans de réclusion criminelle pour l'assassinat en 2009 à Ajaccio de Noël Andréani, un proche de l'ex-dirigeant nationaliste Alain Orsoni.
Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocat général Pierre Cortes qui avait réclamé la veille une peine de trente ans de réclusion criminelle. Les avocats de la défense ont immédiatement annoncé faire appel de la décision rendue.
L'accusation a justifié cette sévérité "car il n'y a que cela qui paie contre le cycle infernal de la violence assassine dont souffre la Corse.
On ne peut pas contempler les bras croisés le massacre en cours, on ne peut pas lever les bras au ciel en signe d'impuissance. Il faut une répression ferme".
Face aux dénégations de l'accusé selon lequel ce dossier est bâti sur la rumeur ajaccienne, l'avocat général avait détaillé "un nombre incalculable d'éléments au soutien de la culpabilité et une abondance de preuves".
Les éléments à charge les plus lourds ont été les déclarations des proches de l'accusé.
Ils avaient rapporté que Jean-Bernard Leca, 41 ans, leur avait confié être l'assassin de Noël Andréani, le 26 juin 2009 à Ajaccio. Sa compagne avait témoigné que, le soir des faits, excité et armé, il lui avait raconté "être resté quatre nuits en poste", un terme de chasse signifiant l'attente du gibier.
Ces dépositions à charge ont toutes été rétractées à la barre de la cour d'assises et qualifiées par l'accusé de "propos de gogols". "S'ils sont revenus sur leurs déclarations, c'est qu'ils ont pris conscience de leur gravité, mais pas parce que je suis Al Capone ou Toto Riina", a dit Jean-Bernard Leca.
Parties civiles pour la famille de Noël Andréani, Mes Paul et Anna Maria Sollacaro ont qualifié ce verdict de "logique car tous les éléments du dossier conduisaient à Jean-Bernard Leca. On est sur une peine lourde, exemplaire destinée à envoyer le message qu'on ne peut pas tuer impunément, a fortiori si on tue des innocents", ont-ils expliqué.
Cette condamnation "absorbe" celle de six ans d'emprisonnement à laquelle avait été condamné Jean-Bernard Leca par la cour d'appel de Bastia en juillet 2012 pour association de malfaiteurs en vue de commettre un assassinat. A 150 mètres du domicile d'un autre ex-leader du MPA, l'accusé avait été interpellé en pleine nuit, équipé de deux armes de poing et d'une grenade, avec un scooter volé contenant deux bouteilles d'alcool à brûler.
Deux mois après l'assassinat de Noël Andréani, Jean-Bernard Leca avait été interpellé armé, en treillis, à 150 mètres du domicile d'un ancien leader du MPA.