À son procès en appel à Nantes, Eric Laz a reconnu les faits de proxénétisme et de violences, mais pas les viols dont son ex-femme l'accuse. Pour ces derniers, il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion, tandis qu'il avait écopé de 13 ans de prison lors de son procès en première instance, à Quimper.
Le procès en appel d’Éric Laz s’est ouvert ce lundi 25 novembre, jour dédié à la lutte contre les violences faites aux femmes. Une violence que l'accusé, ancien gérant d'un restaurant de la station balnéaire de Beg Meil, à Fouesnant, a reconnue, comme le fait d'avoir perçu l'argent de la prostitution de sa compagne.
Mais les faits reprochés dans l'ordonnance de mise en accusation sont bien plus nombreux : entre 2012 et 2020, son ex-compagne affirme avoir subi des violences physiques, des gifles, des objets lancés sur elle, des coups de pied, des coups de poing, y compris devant leur jeune fils… Et de nombreux rapports sexuels non consentis, avec notamment, à plusieurs reprises, l’introduction du poing d’Eric Laz dans son vagin.
"Aucune preuve suffisante"
Le Fouesnantais de 51 ans l’aurait aussi contrainte à se prostituer, avec plusieurs clients par jour, gérant l’argent qu’elle obtenait de ces relations tarifées.
Interrogé par la présidente de la Cour d'Assises, l’accusé déclare avoir évolué : "je reconnais parfaitement le proxénétisme et les violences, que je regrette profondément. Le principal, pour moi, est de pouvoir dire que j'ai été un homme violent." En revanche, il nie, "depuis le premier jour", les faits de viols, pour lesquels il a été condamné à 13 ans de réclusion par la Cour d'Assises du Finistère.
L'un des avocats de l'accusé, Me Thierry Fillion espère que "la Cour d'Assises de Loire-Atlantique accepte de considérer qu'il n'existe, en réalité, aucune preuve suffisante pour condamner cet homme pour des faits de viol, et donc qu'il soit acquitté pour ces faits-là."
"Faits allégués"
Une investigation pas assez étayée sur les viols, c'est ce que reprochent l'avocat rennais, avec sa consœur Cécile de Oliveira, au gendarme directeur de l'enquête. " Sur les trois-quatre faits allégués, un seul est circonstancié. Pourquoi vous ne posez pas de questions sur les autres viols ?" s'interroge Me Fillion.
Toute la semaine, les témoins, les médecins et un psychologue vont se succéder devant les jurés, parmi lesquels six hommes et trois femmes, tirés au sort. Le jugement devrait être rendu vendredi 29 novembre 2024.
(avec Maëlle Kerguénou)