"Une peine extrêmement lourde qui dit le rejet des violences faites aux femmes". Le restaurateur de Fouesnant condamné à 14 ans de prison

Viol, proxénétisme et violences aggravées envers son ex-compagne, les faits reprochés à Eric Laz étaient lourds. Ce vendredi 29 novembre, la cour d'assise d'appel de Nantes a condamné ce restaurateur de Fouesnant à 14 ans de réclusion criminelle. L'autorité parentale sur son fils lui a été retirée. Une peine plus sévère que celle prononcée par le tribunal de Quimper deux ans plus tôt.

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Alors que l'emblématique procès Pélicot touche à sa fin, cette semaine à Nantes, celui d'Eric Laz est venu, lui aussi, raconter tout le drame et l'horreur qui se cachent derrière les violences faites aux femmes. 

À lire aussi : "J'ai été un homme violent". Le restaurateur de Fouesnant reconnaît les violences et le proxénétisme, pas les viols sur sa compagne

Un contexte sensible qui explique peut-être en partie le durcissement de la peine prononcée contre ce restaurateur de Fouesnant.

C'est une peine extrêmement lourde qui vient dire le rejet de la société française [...] des violences faites aux femmes.

Me Cécile de Oliveira

Avocat d'Eric Laz

À nouveau reconnu coupable des faits de violences aggravées, de viol et de proxénétisme sur son ex-compagne, Eric Laz a cette fois été condamné à 14 ans de réclusion criminelle ce vendredi 29 novembre par la cour d'assise d'appel de Nantes. L'autorité parentale lui a aussi été retirée. 

Une peine alourdie d'une année de prison supplémentaire par rapport à celle rendue à Quimper deux ans plus tôt. 

"C'est une peine extrêmement lourde qui vient dire le rejet de la société française incarnée par les neuf jurés de la cour d'assise d'appel des violences faites aux femmes", analyse son avocate, Me Cécile de Oliveira ce samedi 30 novembre en référence à la durée "excessive et inutile" de la peine selon elle.

La vérité est du seul côté des victimes, ce qui est nécessaire du point de vue moral (...), mais qui entraîne des prononcés de peine de plus en plus élevés.

Thierry Fillion

Avocat d'Eric Laz

"La réhabilitation des condamnés passe par une baisse de la population carcérale et donc un meilleur accès aux soins psychiatriques en détention", estime aussi l'avocate qui rappelle que "la France vient de dépasser le chiffre historique de 80 000 détenus.

"La vérité est du seul côté des victimes, ce qui est nécessaire du point de vue moral (...), mais qui entraîne des prononcés de peine de plus en plus élevés, alors que l'emprisonnement long n'est pas forcément la meilleure réponse à ces comportements", complète son confrère Thierry Fillion.

Ironie du sort, le procès avait début ce lundi 25 novembre, journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes. 

Des violences subies de 2012 à 2020

Le verdict a été prononcé peu avant minuit, après une semaine consacrée à l'analyse de la situation d'emprise dans laquelle Eric Laz avait enferré son ex-compagne.

Une emprise qui l'avait d'abord conduite à déménager, quitter son travail puis se prostituer à la demande du restaurateur. 

Encore très affectée, celle-ci affirme avoir subi, de 2012 à 2020, des violences physiques, des gifles, des objets lancés sur elle, des coups de pied, des coups de poing, y compris devant leur jeune fils…

Et de nombreux rapports sexuels non consentis, avec notamment, à plusieurs reprises, l’introduction du poing d’Eric Laz dans son vagin.

À lire aussi : "Sadomasochisme", "viols", "proxénétisme", le procès en appel d'Eric Laz devant la cour d'Assises de Nantes

Ce vendredi 29 novembre, Stéphane Cantéro, l'avocat général, a requis 15 à 16 ans de réclusion criminelle. Il a demandé à la cour de délivrer un message clair sur les violences conjugales : "Non, ça ne se fait pas, oui, c'est grave".

Des viols non reconnus par l'accusé

Une réquisition plus sévère qu'en première instance qui a rapidement fait tiquer la défense : "la justice est-elle un jeu de massacre", a demandé Thierry Fillion, l'avocat d'Eric Laz, dans une plaidoirie qui a duré plus d'une heure. Il demandait l'acquittement de son client sur les faits de viol. Des faits qu'Eric Laz ne reconnaît pas depuis le début de l'affaire. 

L'avocat de la partie civile a quant à lui insisté sur l'importance de ce procès pour sa cliente qui souhaitait enfin pouvoir tourner la page de ces terribles sévices : "Elle n'attend qu'une chose, que vous la croyiez", a-t-il assuré devant la cour. 

Un message qui semble avoir été entendu. 

(Avec Maëlle Kerguennou et Aurélie Crété) 

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