L'audience sur la situation financière de l'entreprise en redressement judiciaire, prévue mercredi après-midi au tribunal de commerce, a été reportée au 28 janvier.
Cette audience sur l'avenir de la compagnie a lieu après le 19 janvier, soit la date limite prévue pour le dépôt d'éventuelles offres de reprise, selon un porte-parole de la SNCM.
Les représentants CGT de l'ensemble des professions portuaires ont brandi la menace "d'actions" à partir du 15 janvier, notamment d'occuper les bateaux "pour 6 mois ou pour un an" si "la compagnie est vendue à la découpe" ou si elle est cédée à "un faux repreneur" intéressé par les seuls navires, a indiqué le représentant des Marins CGT de la SNCM, Frédéric Alpozzo.
Les syndicalistes ont prévu de se mobiliser à partir du 15 janvier, car à cette date, les élus locaux et nationaux qui défendent la compagnie doivent rencontrer le président de l'actionnaire majoritaire Transdev.
L'audience au tribunal de commerce devait permettre de "vérifier (...) si les capacités financières (de la SNCM) sont suffisantes et lui permettent d'assurer le financement de son activité et statuer sur le mérite de la poursuite de la période d'observation ou l'éventuelle conversion en liquidation judiciaire", selon le jugement qui avait placé la SNCM en redressement le 28 novembre.
La compagnie, qui compte environ 2.000 salariés, s'est retrouvée en cessation de paiement après que l'actionnaire majoritaire Transdev ait volontairement provoqué un dépôt de bilan, en exigeant le remboursement immédiat de créances que la SNCM n'était pas en mesure d'honorer.
Transdev, ainsi que l'Etat, actionnaire à 25%, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour "empêcher la disparition pure et simple" de la SNCM, car il permettrait selon eux de trouver un repreneur et d'annuler les condamnations européennes obligeant à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d'euros, préalable à toute reprise.
Reportage de Dominique Moret, Thierry Guespin, Jean-Pierre Boisseau