Le secrétaire national du Parti communiste français Pierre Laurent a estimé vendredi à Ajaccio que la compagnie maritime SNCM, en difficulté, était "viable" et s'est prononcé pour la défense et le renforcement du service public dans la desserte de la Corse.
"La SNCM est viable et nous ne voulons plus voir la délégation de service public (DSP) dépecée morceau par morceau", a dit M. Laurent lors d'une conférence de presse à bord du cargo mixte "Jean Nicoli" de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM).
Il a ajouté que les députés communistes allaient "relayer à l'Assemblée nationale, lors du débat sur la loi Macron" sur la libéralisation de l'économie, la demande de l'Assemblée de Corse de renégocier cette DSP "afin que l'Etat s'engage dans une solution pérenne pour l'avenir de la compagnie".
Entouré d'élus communistes à l'Assemblée de Corse, dont son président Dominique Bucchini, et de marins CGT de la SNCM, M. Laurent a stigmatisé "la politique libérale" du gouvernement et de la présidence de la Collectivité territoriale de Corse.
Il a aussi dénoncé "ceux qui continuent à soutenir des compagnies +low cost+ qui ont encaissé des aides sociales qu'elles doivent rembourser, comme la compagnie Corsica Ferries", dont les navires battent pavillon italien.
Il a enfin considéré qu'une "compagnie régionale" dont le Syndicat des travailleurs corses (STC, nationaliste) réclame la création serait "un cache-sexe pour les compagnies +low cost+ faisant travailler des marins avec des standards sociaux inférieurs à ceux des marins français".
Les trois repreneurs potentiels de la SNCM, placée en redressement judiciaire le 28 novembre 2014, ont déposé mercredi de nouvelles offres devant le tribunal de commerce de Marseille. Elle seront examinées le 27 mai.
Le reportage de Pierre Simonpoli, Franck Rombaldi, Sébastien Dufour