Una Volta, Dui Mondi, 2ème édition : Jérôme Ferrari, Pauline Dreyfus, Pete Fromm...

Après le somptueux préambule offert par James Ellroy le 8 mai dernier au théâtre de Bastia, les 2èmes rencontres Una Volta, Dui Mondi se tiendront du 4 au 7 juin dans les jardins suspendus du Musée de la Citadelle, à Bastia, pour célébrer pendant 4 jours la littérature sous toutes ses formes. 

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Jérôme Ferrari en ouverture

Nul besoin de présenter Jérôme Ferrari. Le lauréat du Prix Goncourt 2012 a placé la Corse, et de quelle manière, sur la carte littéraire mondiale avec le Sermon Sur La Chute De Rome, traduit dans plus de vingt langues et vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires.

Ce roman venait clore un cycle romanesque, profondément marqué par la Corse et les racines de l’auteur, qui lui valait déjà un solide socle de lecteurs fidèles, sur l’île et ailleurs. Deux ans et demi après le Goncourt, qui s’apparenta à un triomphe collectif en Corse, Ferrari revient.

Avec un livre, Le Principe, consacré au savant allemand Werner Heisenberg, à l’origine de la physique quantique, mais également de la bombe atomique. Le sujet à de quoi décontenancer.

Derrière, se cache un livre d’une beauté grave, une réflexion magnifique sur le moment où la poésie, où les idéaux doivent se confronter à la barbarie de la réalité, un livre une nouvelle fois sur la fin des mondes, sur la fin de l’innocence, et sur l’espoir qui, malgré l’horreur, trouve toujours à se tapir dans le cœur des hommes.

Un livre d’une maturité admirable, où sous la maîtrise parfaite du style, sa solennité apparente, on devine le bouillonnement, la fièvre, l’indignation.


Pauline Dreyfus, le vendredi 5 juin à 17 heures

Il n'aura pas fallu plus de quatre livres à Pauline Dreyfus pour s'installer dans le paysage littéraire parmi les auteurs qui comptent. Après un recueil de nouvelles et une biographie de Robert Badinter, cette historienne de formation a signé, en seulement deux ans, deux remarquables romans qui lui ont valu de recevoir le prix des Deux Magots et, surtout, d'être retenue dans le dernier carré du Goncourt 2014.

On décèle, dans son oeuvre, l'influence du milieu familial. Fille de ministre, petite fille d'écrivain, c'est presque naturellement qu'elle situe ses romans dans ces cercles très restreints où se croisent hommes de pouvoir, de lettres et d'affaires. Après avoir dévoilé avec saveur les coulisses de l'élection de Paul Morand à l'Académie, elle nous plonge dans la France de l'occupation.

A travers l'histoire de la duchesse Nathalie de Sorrente, de ses amours et de sa quête des origines, elle donne à voir une impitoyable radiographie d'une classe sociale égarée dans ses dénis, ses complaisances coupables et ses petits arrangements. On l'aura compris, chez Pauline Dreyfus, la proximité n'exclut pas la lucidité.

Rien n'est oublié dans sa cartographie du "grand monde"; ni ses petitesses, ni son goût des belles choses. Rien, et surtout pas l'art des belles formules, qui a longtemps appartenu à la Haute société, et que notre invitée a manifestement reçu en héritage.

Patrick Deville, le vendredi 5 juin à 19 heures

On pense rarement à Mexico City pour évoquer le bouillonnement politique et culturel des années 30. Et c'est sans doute à Patrick Deville que l'on doit d'avoir, le premier, révélé le rôle de la capitale d'Amérique centrale dans la formation des consciences et des sensibiltés artistiques de l'époque.

Bien sûr, on savait que Trotsky y avait résidé avant d'y être assassiné; bien sûr tout le monde a gardé un souvenir, même confus, de son ménage à trois avec Diego Rivera et Frida Khalo.

Mais qui se souvient du passage qu'y fit Antonin Artaud avant de séjourner chez les indiens du Chiapas qui devaient le révérer tel un Dieu? Qui se souvient du mystérieux B. Traven, écrivain anarchiste que les persécutions conduisent lui aussi au Mexique où il écrira quelques un des ses plus grands livres?

Qui se souvient surtout de Malcom Lowry, l'auteur d' Au-dessous du volcan qui viendra essayer d'y étancher son inextinguible soif d'absolu et de mezcal et qui en ramenera l'un des grands romans du siècle? Qui se souvient, enfin, de ces dizaines d'autres, artistes, militants ou journalistes qui traversent le roman?

Loin de se limiter à un catalogue d'anecdotes érudites puisées dans le Ghotta de l'Internationale progressiste, Patrick Deville poursuit, dans son dernier opus, un récit ambitieux de la grande aventure humaine qui lui vaut de compter aujourd'hui parmi les grands auteurs français.

Avec des chapitres brefs mais remarquablement ciselés, avec cette multitude de destins et de situations, on y retrouve la luxuriance au centre de ses précédents romans. Les personnages fourmillent comme le bacille découvert par Yersin dans Peste et Choléra ou comme la végétation dans la jungle de Kampuchéa. La nature est prodigue, semble nous dire Patrick Deville, mais les hommes aussi...

Retrouvez le programme complet des secondes rencontres littéraires Una volta Dui mondi

A noter que Robert McLiam Wilson, initialement prévu vendredi 5 juin à 19h, a dû déprogrammer sa venue pour raison de santé. 

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