Elles ont décidé de prendre la parole pour que justice soit faite. La mère, la sœur et la compagne d'Alexandre Giacopelli assassiné en juin dernier se sont constituées parties civiles. Toutes trois attendent des réponses, mais pour l'heure leur requête reste sans réponse.
"On s'est embrassé. Il m'a dit à tout à l'heure. Et à midi, on m'appelle en me disant qu'il a été abattu à la terrasse d'un café sur le Cours Grandval", Francesca Giacopelli.
Son fils, Alexandre Giacopelli, a été assassiné le 18 juin 2020. Sa mère, sa sœur et sa compagne se sont constituées partie civile pour avoir des réponses.
Je vais me battre, tant que je peux, je me battrai pour mon fils parce que j'ai fait une promesse
Mais depuis c'est le silence. "Ca fait des mois que Maître Gatti demande une audition auprès de la juge. On n'a aucune réponse. Il n'y a aucune humanité, aucun respect, donc après il ne faut pas se plaindre si la famille se fait justice elle-même. Je vais me battre, tant que je peux, je me battrai pour mon fils parce que j'ai fait une promesse", prévient-elle.
"Elles veulent savoir, elles veulent comprendre"
Francesca Giacopelli est désespérée face au silence de la justice. Sur le bureau de son conseil, les différents courriers que maître Gatti a envoyés à la juge.
Il lit les propositions faites à la juge : "Serait-il possible que vous entendiez mes trois clientes la même journée toutes trois étant domiciliées à Ajaccio, dans l'attente de vous lire. Pas de réponse. Je vous laisse mon portable à toute fin utile. Pas de réponse."
Je veux avoir accès au dossier pour pouvoir exercer la plénitude des droits d'un avocat qui représente des parties civiles.
Sa demande : "Je veux avoir accès au dossier pour pouvoir exercer la plénitude des droits d'un avocat qui représente des parties civiles. Je veux lire le dossier pour pouvoir dire à mes clientes : 'voilà comment ce dossier est construit, ce qui a été fait et ce qui ne l'a pas été. Elles veulent savoir, elles veulent comprendre", indique Philippe Gatti, avocat des parties civiles
Le 18 juin 2020, Alexandre Giacopelli, gérant d'un chenil et déjà condamné pour braquage est assassiné à Ajaccio. La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille est chargée des investigations. La piste privilégiée par les enquêteurs est celle d'un règlement de comptes. Selon eux, l'homicide d'Alexandre Giacopelli pourrait avoir été perpétré en réplique à l'assassinat de Jacques Baranovsky, tué par erreur quelques jours plus tôt devant la brasserie l'Aktuel.
Deux mises en examen
L'origine possible de ces assassinats : un différend au sein d'une bande de malfaiteurs qui se seraient divisés.
Dans cette affaire, Yohan de la Foata a été mis en examen, le 12 décembre dernier, pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs. Il est incarcéré à la maison d'arrêt de Luynes (Bouches-du-Rhône). Il nie les faits qui lui sont reprochés, selon son avocat Maître Jean Comiti.
En juillet dernier, Jennifer Andarelli a été arrêtée, et mise en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un homicide. Placée en détention provisoire aux Baumettes, elle vient d'être libérée et placée sous contrôle judiciaire.
Selon les enquêteurs, elle aurait pu louer le box qui avait servi de point de retrait aux deux tueurs.