Agression d’enseignants en Corse : “Nous ne tolèrerons jamais la violence”

Mercredi 5 juin, une réunion d’urgence s’est tenue entre le recteur de l’académie de Corse, les syndicats et les fédérations de parents d’élèves après des agressions d’enseignants. Au lendemain de cette entrevue, Jean-Philippe Agresti répond aux questions de France 3 Corse.

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Après les agressions récentes de deux enseignants dans la région bastiaise, une réunion d’urgence s’est tenue entre le recteur de l’Académie de Corse, les syndicats et les fédérations de parents d’élèves mercredi 5 juin.  

Dans l’île, cette année, 14 plaintes ont été déposées par des enseignants à la suite d'agressions. Toutes ont été accompagnées par une demande de protection juridique et fonctionnelle, accordée par l’Académie de Corse.  

L’institution est derrière les enseignants. Nous avons fait le choix d’accompagner l’enseignant dans sa volonté de porter plainte, et nous encourageons cette procédure, dès qu’il y a un comportement irrespectueux des parents. Un suivi est mis en place et nous accompagnons nos personnels jusqu’au tribunal”, explique Jean-Philippe Agresti. 

Au lendemain de cette réunion, le recteur de l’Académie de Corse répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.  

14 enseignants ont déposé plainte cette année après des agressions, tous ont bénéficié d’une protection juridique et fonctionnelle, est-ce que ce chiffre est en augmentation ?  

C’est un chiffre qui est stable comparé aux années précédentes. J’ai moi-même pris la décision de rencontrer les syndicats, mercredi, après une concentration d’événements la semaine dernière et un ou deux la semaine précédente. J’ai estimé qu’il était nécessaire de rappeler le soutien indéfectible de l’institution.  

J’en appelle à la mobilisation générale. Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur l’ensemble des parents, mais de bien indiquer que toute l’institution est mobilisée derrière les enseignants qui sont agressés.  

Nous sommes dans un État de droit, et il faut respecter cet État de droit. Nous ne tolèrerons jamais la violence. Quand un membre de la communauté éducative prend une décision, il le fait au nom d’un principe éducatif.  

Certains syndicats déplorent l’absence de mesures rapides et efficaces, que répondez-vous ?  

Parfois on peut penser que l’Institution n’est pas à la hauteur, mais là, ce n’est pas le cas. Nous sommes en relations avec la police, la gendarmerie et la justice, pour assurer le suivi des plaintes. Et ces relations ne cessent de s’améliorer.  

L’Institution n’a pas un pouvoir de police. N’oublions pas que nous gérons des parents mais surtout des enfants et nous ne pouvons pas pratiquer de justice expéditive. Nous ne pouvons pas surréagir en prenant des décisions qui pourraient être catastrophiques pour un enfant.  

Hier, avec les organisations syndicales, nous avons évoqué ce que l’on peut appeler un plan de travail comprenant les points suivants : la formation, la réaction immédiate, l’accompagnement et l’accompagnement post-traumatique.  

Je voudrais d’ailleurs saluer les organisations syndicales pour leur sens de la responsabilité et leur vigilance.  

Au niveau national, les enseignants réclament une sécurisation des établissements, des mises en place sont-elles opérées en ce sens ?  

À notre échelle nous travaillons à la sécurisation des établissements en collaboration avec les maires, la collectivité de Corse et la préfecture. Nous avons, par exemple, équipé les établissements d’alarme intrusion. 

Une grande consultation sur l’autorité à l’école a été lancée. Elle devrait être suivie d’annonces de la ministre ou du Premier ministre. Ce dernier avait d’ailleurs déjà fait des annonces en ce sens en avril dernier en évoquant un contrat de droits et d’obligations entre l’équipe éducative et les parents.  

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