L'agroalimentaire est la principale activité industrielle de l'île. Boissons, confitures, biscuits ou fromage ont représenté plus de 226,7 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier. Dont 11 % à l'exportation.
Des produits aux packagings identitaires. Dans une usine de la périphérie d'Ajaccio, on produit toute l'année 7 00 à 800 tonnes de marchandises, terrines et autres confitures.
La moitié est destinée au marché insulaire le reste quitte l'île. 43 % va sur le continent, les 7 % restants sont exportés à l'international. Le bénéfice n'est pas négligeable : près de 600 000 euros de recette annuelle.
Mais exporter hors de France a aussi des contraintes. « Chaque pays a sa spécificité. Par exemple, sur une exportation au Japon, on a des seuils d’analyses qui ne sont pas les mêmes que ceux réglementaires en Union européenne. Ça, il faut bien le savoir à l’avance pour ne pas envoyer un produit que l’on aurait produit selon nos normes et qui ne passe pas au Japon. Ce sont des petits détails qui font toute la différence quand on exporte », souligne Marine Giovannoni, responsable recherche et développement Corsica Gastronomia.
Obligation d’importer
Si l'industrie agroalimentaire est celle qui exporte le plus sur l'île, le volume reste marginale. Le coût du transport est un frein, ici, il représente, par exemple, pour le consommateur 5 % du prix d'un pot de confiture.
Autre réalité l’obligation d'importer. « La plus grosse part de nos importations, ce sont les emballages, tout ce qui est bocaux, cartons, capsules. Ce sont des produits qui sont absents sur le marché local. En termes de produits, on a la chance d’avoir beaucoup de matière première en Corse, mais notre plus grosse importation reste le sucre. Pour le sucre, on est sur des marchés mondiaux », précise Olivier Valery, président de Corsica Gastronomia.
Se faire une place ailleurs relève aussi d'une stratégie bien ficelée. Encore plus lorsque le produit initial n'a pas de grande spécificité.
Miser sur son image
Pour se démarquer la société des eaux Saint-Georges a choisi de miser sur son image. Des bouteilles à l'allure épurée designée par le célèbre Philippe Stark pour une niche de marché plutôt haut de gamme.
Pour cette entreprise, l'export pur représente environ 8 %. Etats-Unis, Italie ou plus récemment Chine sont des clients, et malgré la conquête de nouveaux marchés pour le PDG l'avenir de l’entreprise n'est pas là. « Je parlerais plus de circuits courts. L’eau est un produit à faible valeur ajoutée, assez volumineux et lourd à exporter, je ne veux pas dire qu’il faudrait se recentrer sur le marché insulaire ou seulement sur le marché insulaire. Ce n’est pas ça, mais presque quelque part », estime Alexandre Colonna D'ornano, président des eaux Saint-Georges.
Marché locaux ou bien conquête de l'international, avec les nouveaux modes de consommation, mais aussi les préoccupations écologiques l’avenir de l'export reste à déterminer en Corse comme ailleurs.