En Corse c'est aussi la nuit de Noël que l'on transmet la prière de l'Ochju qui permet de chasser le mauvais œil. Pour ceux qui n’arrivent pas à la retenir, pas question de tricher il faudra attendre l'année suivante pour recommencer.
À première vue, la veillée de Noël d'Aléria se déroule comme toutes les autres. L’église du village est pleine pour la messe de minuit. Mais dehors, un autre type de rite a commencé...païen celui-ci.
Sur la place de l'église, de petits groupes s'isolent. Les anciens du village transmettent des prières, qui permettent de chasser le mauvais œil. « C’est pour enlever le mauvais sort et les esprits malins qui rôdent autour des gens. Mon arrière-grand-père, mon grand-père, mes oncles, mes tantes tout le monde signaient à la maison. On a toujours baigné dans ce milieu-là et on transmet tous les ans le soir de Noël », explique Jean-Félix Carlotti, habitant d'Aléria.
Un rite multi séculaire
La prière de L'Ochju ne s'apprend que la nuit de Noël, la plus longue de l'année. Un rite multi séculaire qui séduit de plus en plus de jeunes. « J’ai appris l’Ochju pour ne pas perdre la tradition. Ça me tenait à cœur d’apprendre le soir de Noël la prière », indique une jeune fille. « J’en entendais parler depuis longtemps, mes tantes le faisaient et j’ai décidé de le faire après parce que c’est important de conserver les traditions », continue un jeune homme.
Des traditions qui auraient pu disparaitre, s’il y a quatre ans un groupe d'habitants ne les avait pas ravivées. Comme celle du grand feu aussi, allumé pour le solstice d'hiver. « Le feu c’est la convivialité. C’est le moment de partage surtout et de réconfort », souligne Dominique Luciani, habitant d'Aléria.
À Aléria, rites païens et traditions chrétiennes cohabitent donc le temps d'une nuit.