Face à la hausse incessante du prix des matières premières, le gouvernement réfléchit au déploiement d’un panier anti inflation en concertation avec les enseignes de grande distribution. Cette mesure devrait être lancée en mars, et concernerait une cinquantaine de produits.
Les prix de l'alimentaire ont augmenté de 13,85 % en janvier 2023 par rapport à la même période 2022. Une situation de plus en plus difficile pour de nombreux ménages également confrontés à la flambée des prix du carburant et de l’énergie.
Pour y faire face, le gouvernement travaille à la mise en place d’un panier anti inflation en concertation avec les enseignes de la grande distribution. L’objectif : faire ses courses en s'orientant immédiatement vers les produits ayant le meilleur rapport qualité-prix. Un dispositif qui pourrait être lancé au mois de mars et qui concernerait 50 produits.
Viande, poisson, lessive ...
Si la liste exacte reste encore inconnue, ses contours se précisent. Ainsi, elle devrait comprendre des produits alimentaires et non-alimentaires, frais et congelés, de propreté ou d'hygiène, voulus moins chers et classés dans cinq grandes familles. S’y trouveront notamment de la viande rouge ou blanche, dont une labellisée, du poisson, cinq fruits et légumes, dont au moins trois bio, des pâtes, du sucre, ou encore de la lessive.
Composé librement par chaque enseigne, ce panier référence sera facilement identifiable avec des prix affichés. Les distributeurs devront afficher clairement ces paniers en magasin, ainsi que sur leur site internet. Tous les consommateurs, sans distinction, devraient avoir accès à ce panier. Il ne devrait pas être conditionné au niveau de revenus.
“Un gadget” ?
Pour Olivier Andrault, chargé de mission agriculture/alimentation pour l’association de consommateur UFC-Que choisir, ce panier anti inflation est un “gadget” et la solution à l’inflation alimentaire n’est “pas sur un panier aussi petit et mal défini”. “Il n'y a pas d'engagement sur une absence d'évolution des prix, et pas non plus sur le niveau de comparabilité entre produits, seul moyen d'assurer la concurrence entre enseigne et la modération des marges”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Il estime, qu’a contrario, “une mesure qui pourrait qui pourrait être mise en place" pour alléger le poids de l'inflation alimentaire actuelle "est la suppression immédiate du relèvement du seuil de revente à perte".
Cette disposition, adoptée dans le cadre de la loi Egalim 1 censée protéger le revenu des agriculteurs, oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10 % plus cher que le prix auquel ils l'ont acheté. L'objectif affiché était de lutter contre la perte de revenus des producteurs agricoles. Mais, selon des travaux d'évaluation parlementaires, la mesure prévue "à titre expérimental" "ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif".
La liste définitive des produits du panier anti inflation devrait être dévoilée la semaine prochaine.