Animaux : « Le problème en Corse, c’est qu’il y a trop d’abandons pour la capacité d’adoption locale »

Depuis quelques mois, la SPA (société protectrice des animaux) est au cœur d’une polémique en Corse. Certains animaux placés en pension auraient subi des maltraitances. Le président national de l’association, Jean-Charles Fombonne, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

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En Corse, la SPA (société protectrice des animaux) ne dispose ni de refuge, ni de dispensaire. Seule une « Maison SPA », à Ajaccio, renseigne de potentiels nouveaux adoptants en leur montrant les photos des animaux placés à l’adoption. Dans l’île, les animaux abandonnés sont placés en pension, des structures payées par l’association pour l’hébergement et les soins prodigués aux pensionnaires.

Si jusqu’alors la SPA était en contrat avec sept structures, ces derniers mois, elle a rompu sa collaboration avec trois. Ces dernières ne respectaient pas les règles fixées par l’association protectrice des animaux quant au bien-être de leurs pensionnaires. De plus, dans l’île, l’association fait face à la une polémique accusant certaines pensions de maltraitance animale.

Le président national de la SPA, Jean-Charles Fombonne, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.

Un audit a été rendu en janvier 2023 pour la SPA de Corse. Quels sont ses enseignements ?

Il a montré deux dysfonctionnements principaux. Le premier, c’est que nous gardions les animaux trop longtemps, nous ne les transférerions pas suffisamment rapidement sur le continent. Et à titre principal parce que nous n’avons pas de structure, que nous n’avons pas de refuge, nous mettons nos animaux dans des pensions. Cela a révélé un dysfonctionnement de notre dispositif corse qui était un frein à ce transfert d’animaux.

La situation est très claire en Corse, pour vous donner les derniers chiffres, on a eu environ 600 animaux abandonnés, mais on en a eu que 200 qui ont été adoptés en Corse. Ce qui veut dire que c’est une machine d’organisation qui est assez importante que celle qui est nécessaire pour transférer sur le continent 400 animaux par an, et ensuite nous permettre de les dispatcher dans nos 63 refuges et de les proposer plus facilement à l’adoption.

Quel est le ratio entre arrivée et sortie sur le continent ?

Sur le continent, on a un flux qui est à peu près identique entre les animaux qui entrent et les animaux qui sortent. Là, 600 animaux recueillis, 200 donnés à l’adoption, en quelques jours les pensions que l’on paye pour garder nos animaux sont évidemment saturées et on n’a pas d’autres solutions que celle d’organiser, encore mieux, encore plus vite et encore plus intensément qu’on le fait aujourd’hui, les transferts sur le continent.

Quel risque représente le refuge pour les animaux ?

Le risque, si on ne transfère pas les animaux, c’est un engorgement. C’est-à-dire qu’ils vont rester trop longtemps dans les refuges. Et pour une association qui lutte contre la maltraitance animale, il n’est pas acceptable que nos animaux restent longtemps dans les refuges parce qu’ils sont enfermés, parce qu’ils s’ennuient et donc ils ont une relation à l’homme qui petit à petit se détruit. Ils ne sont pas bien et ils sont de plus en plus difficiles à donner à l’adoption.

Quel est le problème en Corse ?

Le problème de la Corse, c’est trop d’abandons pour la capacité d’adoption locale et la nécessité de faire de la place en évacuant les animaux sur le continent. Je ne sais pas pourquoi, en Corse, il y a plus d’abandons que d’adoption. 

Nous avons, sur le continent, pris le parti de sensibiliser les enfants depuis la maternelle en leur montrant ce qu’est un animal, en leur montrant le rapport de respect et d’amour qui doit exister entre l’homme et l’animal d’une façon générale et encore plus entre l’homme et son animal. Le combat de la protection animale est très long, je suis convaincu que ça va passer par la génération qui arrive. L’an dernier, nous avons sensibilisé 18.000 enfants.

Et quelle serait la solution ?

Il n’y a pas de solution idéale, mais il y a des moyens à mettre en place. Pour le moment le transfert d’animaux parce que c’est la seule solution palliative. Ensuite, la création d’un refuge. Ça fait deux ans maintenant que nous essayons, notamment dans le sud de trouver un terrain pour faire une clinique pour soigner les animaux des gens qui sont aux minimums sociaux. 

Il y a un très beau refuge qui est en train de se construire sur la commune de Furiani, je pense que la communauté d’agglomération de Bastia et la commune vont le donner en gestion à une association. On va évidemment se mettre sur les rangs avec cet intérêt pour nous qui est que nous sommes les seuls, en plus d’avoir la capacité à transférer les animaux, de pouvoir les dispatcher dans nos 63 refuges et de les proposer à l’adoption dans d’excellentes conditions. 

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