L'entreprise de livraison de repas à domicile est attendue à Ajaccio en fin de semaine et plus tard à Bastia. Concurrence, précarité, conditions de travail… La nouvelle en inquiète plus d'un.
Dans les grandes villes du continent, il n'est plus rare de voir des coursiers au sac à dos en forme de cube parcourir les rues à vélo ou attendre des commandes à la sortie des restaurants.
Les livreurs de l'entreprise Uber Eats doivent en principe arriver à Ajaccio en fin de semaine et plus tard à Bastia. Le principe est simple : un particulier commande un plat via une application, Uber transmet au restaurant et un coursier se charge de la livraison.
Jean-Baptiste Andarelli qui a créé, sur le même principe, l'application Make eat up à Ajaccio, perçoit Uber eats comme une menace : "le seul problème réside dans le fait que la concurrence peut être légèrement faussée étant donné que nous on fait appel à des salariés qui effectuent un travail de livraison de manière régulière tous les jours, tandis qu'Uber fait appel à des autoentrepreneurs, explique-t-il. On est moins compétitifs mais peut-être plus éthique."
"On est moins compétitifs mais plus éthiques"
Sur le site internet Coursier job, qui compare la rémunération des coursiers, on peut lire qu'une course est payée par Uber 3 euros la course, à quoi s'ajoutent environ 85 centimes par kilomètre. Difficile à ce tarif, de gagner sa vie.D'ailleurs, sur l'annonce publiée par Pôle Emploi, Uber ne mentionne pas un salaire mais plutôt un complément de revenu pour les livreurs.
Sur les réseaux sociaux, l'arrivée d'Uber Eats en Corse sucite de vives réactions.
Evoquant l'expérience d'autres régions, le député Paul-André Colombani écrit : "La création d'emploi qu'on laissait miroiter se révèle en fin de compte une substitution de l'emploi digne par de l'emploi précaire. De quoi inquiéter les entreprises déjà implantées."
Le conseiller exécutif de Corse Jean-Christophe Angelini met en garde, lui, contre "un modèle hostile à une croissance maîtrisée et durable".
L’arrivée brutale d’Uber eats en Corse inquiète de nombreux acteurs. L’uberisation de l’économie, au travers des transports notamment, trouve ses limites partout dans le monde. Attention là aussi à l’implantation d’un modèle hostile à une croissance maîtrisée et durable. pic.twitter.com/txDsJvbKo3
— Jean-Chri. ANGELINI (@JC_Angelini) October 7, 2019
Parmi les personnes actives sur les réseaux sociaux, certaines préfère prendre la nouvelle avec ironie :
Les natios en 2019 :
— Jevois Quoi (@JevoisQuoi) October 7, 2019
- Des jeunes se font stinzer à l’arme de guerre, on construit 10 immeubles par jour, les diplômés se cassent par centaines : « laissez nous le temps, c’est compliqué »
- On va pouvoir se faire livrer des pâtes à la maison : « C’EST LA GUERRE, UBER EATS FORA »
Uber eats en Corse ce sera comme pour les grandes surfaces de Baleone, tout le monde est contre!! Mais contre!!!
— Nicolas de Peretti (@ndeperetti) October 8, 2019
Ainsi les parking sont miraculeusement pleins!!!!!
Et parfois une queue de voiture allant se restaurer au burger king local aboutit au rond point.
?
D'autres s'inquiètent pour les livreurs à vélo dans des villes où les dénivelés sont relativement forts.
Avec des rapports de pente à 30% dans Ajaccio et Bastia les coursiers d’#UberEats ils auront la dégaine de Lance Armstrong ou c’est comment ?
— Lisa Pupponi (@marsiddesi) October 8, 2019
Personne :
— Olivier Huber (@olivier_huber20) October 8, 2019
Les livreurs Uber Eats à Bastia : pic.twitter.com/cfkpQGNui4
Si on peut les rassurer sur un point : Uber Eats livre aussi à scooter.