Assassinat d’un prêtre : sécurité renforcée autour des édifices religieux en Corse

Des mesures de prévention ont été prises en Corse après qu'un prêtre a été égorgé dans son église à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), mardi 26 juillet. L'attaque a été revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), moins de deux semaines après l'attentat de Nice.

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Les lieux de culte, parmi lesquels les 45.000 églises catholiques en France, figurent parmi les cibles de l'organisation Etat islamique. Mais l'assassinat d'un prêtre dans une attaque terroriste est une première en France.

Les édifices religieux vont donc faire l'objet d'une protection renforcée en Corse. La police et la gendarmerie ont fait savoir qu'elles renforceraient leurs patrouilles aux abords des lieux de culte.

Les autorités sont également en contact avec les représentants des principaux cultes qui doivent les tenir informées de la tenue de fêtes ou d'événements de grande ampleur justifiant de renforcer le dispositif de sécurité. Les forces de l'ordre attendent également de ces responsables religieux qu'ils leur fassent remonter tout comportement suspect relevé par leurs fidèles.

Première attaque dans une église

Le Père Jacques Hamel, prêtre auxiliaire de la paroisse, avait été pris en otage mardi 26 juillet à l'heure de la messe matinale avec 4 autres personnes par deux hommes qui ont tué le prêtre et grièvement blessé une autre personne. 

A leur sortie de l'église, les deux preneurs d'otages se sont retrouvés face à face avec des hommes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Rouen et ont été tués.

Né en 1930 à Darnétal, une commune de Seine-Maritime, Jacques Hamel avait été ordonné prêtre en 1958. Il avait fêté son jubilé d'or en 2008, indique le site du diocèse de Rouen.

Les réactions

En Corse de très nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer l'horreur de cette nouvelle attaque terroriste, "intervenue dans une église, un lieu sacré où s'annonce l'amour de Dieu", a réagi le Vatican.

Dans un communiqué, la Ligue des Droits de l'Homme Corsica a également manifesté son indignation face à cet "attentat qui nous ramène aux temps barbares des sacrifices humains".

"Le projet djihadiste est clair : terroriser, créer les conditions d’un affrontement entre les citoyens. « Vous n’aurez pas ma haine », tel est le témoignage d’un homme dont la femme a été assassinée au Bataclan. Faisons nôtre cette réponse empreinte de dignité. Soyons plus forts que leur haine", poursuit le texte de la LDH Corsica.

Le président du Conseil Exécutif a indiqué avoir appelé l'Evêque de Corse, actuellement aux Journées mondiales de la jeunesse en Pologne, "pour lui exprimer [son] émotion et [sa] solidarité". Gilles Simeoni a également dénoncé "la barberie et le fanatismed" qui "visent et viseront tout ce qui incarne la paix, l'espoir, la notion même d'humanité".
Marcel Francisci, président de la fédération "Les Républicains" de Corse-du-Sud, a fermement réagi indiquant qu'après avoir "dénoncé, pleuré, condamné (...)", il était "peut-être temps de passer à autre chose". 
 



L’enquête


Selon les premiers éléments de l'enquête, qui doivent être corroborés par l'identification formelle des deux assaillants, un des deux hommes était connu des services antiterroristes.

Il avait tenté de rallier la Syrie en 2015 et avait été, à son retour, mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire, avant d'être libéré sous bracelet électronique.

La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, confiée à la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Un homme a été placé en garde à vue mardi, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
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