Soumis au vote, le rapport du premier point d’étape de la mise en œuvre du plan de sauvergade et de relance de la Collectivité de Corse a été adopté à l’unanimité.
Pour rappel, le volet Salvezza est consacré aux mesures d’urgence destinées à sauvegarder les entreprises et l’activité économique, mais aussi la préservation de l’emploi en Corse.
En novembre dernier, le plan de relance Salvezza è Rilanciu élaboré par la Collectivité de Corse et les acteurs du tissu socio-économique insulaire, avait été adopté à l’unanimité. Deux mois plus tard, Emmanuel Macron s’était opposé au plan de relance corse, arguant que la situation économique de l'île ne justifiait pas de traitement particulier.
Sur le total de 400 millions d’euros prévu dans le plan de la Collectivité, les trois-quarts auraient dû être financés par l’Etat, il n’en sera rien .
L’exécutif maintient le cap
C’est Marie-Antoinette Maupertuis qui est chargée de présenter le rapport sur la mise en œuvre du volet Salvezza, une opportunité pour rappeler sa finalité : « le volet Salvezza est composé de plusieurs blocs de mesures, dont une partie a été rédigée en accord avec les socio-professionnels, en matière d’exonérations de charges, de modification de la fiscalité, de bonifications notamment du PGE ». La conseillère exécutive n’a pas souhaité s’attarder sur le sujet (« vous connaissez la position du chef de l’Etat", a-t-elle coupé) mais elle a en revanche détaillé les 100 millions d’euros qui seront mobilisés par la Collectivité de Corse.
Marie-Antoinette Maupertuis a pris le soin de citer les mesures déjà prises par l’Assemblée de Corse et ses offices : « Le portail d’urgence pour l’ouverture du guichet unique afin de prendre compte les demandes de mesures a été ouvert le 5 janvier dernier, les mesures de sauvegarde de l’activité agricole ont été lancées par l’ODARC, […] la dotation d’outils numériques pour les plus démunis a été instrumentée dans le portail ».
Le monopole de la parole du conseil exécutif
Du côté de l'opposition, pas ou peu de réaction, le plan Salvezza è Rilanciu faisant consensus sur les bancs de l'Assemblée.
Jean-Christophe Angelini, président de l'Adec, a tenu à balayer par avance d'éventuelles critiques sur les capacités opérationnelles de la Collectivité et dressé un constat "simple": « dire que la situation économique corse se porte mieux en temps de crise, ce n’est clairement pas vrai. »
Jean-Christophe Angelini évoque aussi des indicateurs de mauvais état des finances insulaires : la hausse des demandes de RSA, la hausse du taux de chômage et les recours au prêts bancaires. L’objectif étant de « remettre l’économie corse sur les rails d’une économie résiliente », conclue le leader du PNC.
Soumis au vote, le rapport détaillé à deux reprises par Marie-Antoinette Maupertuis, puis longuement par Jean-Christophe Angelini a été adopté à l’unanimité par les groupes de l’Assemblée de Corse. Un vote en forme de symbole d’un réel désaccord entre une assemblée unie sur le sujet de la détresse économique de l'île, et l’Etat.