Jeudi, les élus de l’assemblée de Corse ont adopté, à l'unanimité moins une voix, un rapport visant à stopper la construction de grandes surfaces commerciales sur l'île. Ils préconisent des mesures à long terme et un gel des projets en cours.
Les grandes surfaces ouvertes ces dix dernières années en Corse représentent la taille de 30 stades de football. Parallèlement, sur le continent, leur superficie a été réduite. Ce paradoxe a été soulevé, jeudi à l’Assemblée de Corse, par Jean Biancucci.
La collectivité de Corse souhaite un autre modèle de développement. « Ce modèle américain était basé sur une transformation de la société après-guerre, avec une dissociation croissante, et presque totale, dans les pratiques sociales. On assistait à ce moment-là à une dissociation entre l’espace domestique, l’espace professionnel et l’espace des achats. Cela s’est tout simplement le contraire de nos valeurs, de notre culture et de notre mode de vie », estime Rosa Prosperi, conseillère territoriale Corsica Libera.
Création d’une commission territoriale ?
Actuellement, les autorisations d’ouvrir des grandes surfaces sont délivrées par les commissions départementales. Les élus en appellent à l’adaptation législative afin de créer une commission territoriale. Les décisions prises s’inspireraient du Padduc. « Il y a un travail qui va commencer pour ce qui concerne les documents cadres qui nous permettrons d’intervenir directement sur le territoire. Ce travail se fera avec les intercommunalités, mais aussi la chambre des territoires », note Jean Biancucci, conseiller exécutif.
Le texte amendé a été voté à l’unanimité. Ce débat intervient après un rassemblement à Lucciana où Core in fronte s’est opposé à un projet de supermarché. La majorité territoriale assure que l’ordre du jour de l’assemblée n’a pas été influencé.