Les transports maritimes ont été au cœur de la dernière session de l'Assemblée de Corse avant la trêve estivale. Les élus ont examiné et voté quatre rapports, avec en toile de fond, le débat sur la compagnie régionale maritime corse.
Les applaudissements retentissent dans l'hémicycle de l’Assemblée de Corse vendredi. Quatre rapports relatifs au secteur maritime viennent d'être votés.
Parmi eux, l'abandon de l'acquisition des navires « Paglia Orba » et « Monte d'Oro » par la collectivité de Corse, ou encore le projet de délégation de service public maritime pour la liaison entre le port de Marseille et les cinq ports insulaires.
Mais après deux heures et demie de débats, les groupes de l'opposition annoncent qu'ils n'iront pas plus loin. « Je vais dire ‘oui la majorité territoriale a su lors de son arrivée aux responsabilités, je pense qu’elle n’a pas été seule, il y a sûrement eu différents paramètres. Mais on a va donner quitus à la majorité territoriale d’avoir bien géré ce dossier du maritime. Ça fonctionne bien. Pourquoi vouloir changer quelque chose qui fonctionne bien ? », interroge Jean-Charles Orsucci, président du groupe territorial « Andà per dumane », lors des débats.
Changer, c'est-à-dire mettre en place un autre système, celui de la compagnie régionale publique corse. En débat depuis plusieurs années au sein de l'hémicycle, vendredi, chaque camp a rappelé sa position. « Le rôle de la puissance publique ce n’est pas d’acheter les bateaux. C’est de définir un cahier des charges qui doit organiser la desserte maritime entre la Corse et le continent. C’est le cœur d’activité, c’est la raison pour laquelle on a voté un certain nombre de rapports. Mais si on vote pour le renoncement des outils navals, c’est bien pour voter contre le concept de compagnie régionale qui pour nous est une hérésie du point de vue financier, du point de vue écologique », estime Jean-Martin Mondoloni, président du groupe territorial « Per l'avvene ».
Un pas de plus
Mais pour la majorité territoriale et la présidente de l'office des transports, les quatre rapports votés vendredi, dont deux à l'unanimité, représentent une marche de plus vers le projet. « Les contrats qui ont été votés d’obligation de service public sont une étape très importante pour nous permettre de faire une sorte de test sur le schéma qui sera le plus juste en termes de service public pour les besoins de la Corse », soutient Vanina Borromei, présidente de l’office des transports de la Corse.
La prochaine étape est d’établir une stratégie comme acheter des bateaux neufs et propres ou investir davantage dans les ports insulaires. Une commission devrait se réunir à ce sujet au mois de septembre pour préparer l'entrée en vigueur de la compagnie, prévue pour le 1er janvier 2021.