Après 23 ans d'absence à l'Assemblée de Corse, le Front National compte quatre conseillers territoriaux en 2015. Tous issus de la société civile et novices en politique, ils avouent eux-mêmes avoir beaucoup de chemin à faire pour maîtriser les dossiers.
Comme le veut l'usage, le traditionnel discours d'ouverture de la cession de l'Assemblée de Corse a été prononcé par le doyen, à savoir René Cordoliani, l'un des quatre conseillers territoriaux du Front National. Son intervention plutôt brève et mesurée, était en rupture avec le "style" plutôt subversif adopté par les candidats FN pendant la campagne.
"Maintenant c'est différent, on ne rigole plus. On est dans une Assemblée où le travail est sérieux. On n'est pas là pour amuser la galerie" indique René Cordiolani.
Cela fait 23 ans que le Front National n'est plus entré à l'Assemblée. Les conseillers territoriaux d'extrême droite ne cachaient pas leur nervosité et leur stress jeudi. Ils vont devoir travailler sur des dossiers qu'ils ont avoué ne pas maîtriser.
"Il va falloir s'y mettre, oui. Y a pas que le Padduc et la SNCM. Il y a également d'autres dossiers comme les déchets que nous allons étudier. Il y aura une première période d'apprentissage" explique Christophe Canioni, chef de file du Front National lors des élections territoriales.
Des novices qui doivent encore apprendre, c'est ainsi que les conseillers FN excusent leur manque d'expérience. Les quatre conseillers territoriaux qui siègent à l'Assemblée, tous issus de la société civile, ont voté blanc à chaque élection à l'Assemblée de Corse jeudi. Une consigne venue de Paris, donnée par Marine Le Pen. Mais à l'avenir, ils assurent qu'ils ne seront pas dans une opposition systématique.
"On n'est pas fermé à l'évolution concernant la langue et la culture corse. On est contre la coofficialité et on n'y reviendra pas. On parlera de nos fondamentaux, des fondamentaux du Front National qui concerne par exemple l'immigration. Je pense que nous reviendrons sur la motion "Corse, terre sans expulsion" qui avait été votée en 2010 et sur la directive migrant votée début octobre de cette année" indique Christophe Canioni.
Les conseillers territoriaux du Front National promettent de faire leurs premières propositions début janvier avec, comme dossier numéro 1, l'usine de valorisation des déchets.