Harcèlement sexuel et violences faites aux femmes occupent le débat public depuis des mois. Il est un lieu où la parole se libère. C'est au sein de l'association Corsavem qui accueille des victimes de violences conjugales. En 2017, plus de 300 femmes ont franchi ses portes à Bastia ou Ajaccio.
À Ajaccio, c’est dans la rue Colonel Colonna-d’Ornano que la Corsavem reçoit les personnes victimes de tout type de violence. Concernant celles subies par les femmes au sein du couple, elles ont été 333 l’année dernière à franchir les portes de l’association dans les différents points d’accueil de l’île.
Aide juridique et psychologique avec un temps fort : les groupes de paroles. « On va essayer de faire le bilan de toutes ces rencontres. Comment avez-vous vécu ça et qu’est-ce que cela vous a apporté ? », demande une psychologue de l’association à deux femmes. « Disons que ça nous a amené d’être un peu plus fortes, malgré parfois quelques dépression. Mais on sait toujours qu’on n’est pas seule, que si on a un problème, on vient ici, on est reçue, on est conseillée », livre l’une d’entre elle.
« On a honte »
Sortir de l’isolement, oser demander de l’aide est tout l’enjeu dans une situation d’extrême violence. « Oser aller déposer une plainte pour en parler à la gendarmerie et ensuite avec le formulaire qu’ils donnent à la fin, ils indiquent les coordonnées de la Corsavem. Il ne faut pas hésiter. Moi, j’avoue que j’ai hésité à venir, mais il ne faut vraiment pas hésiter. On a honte, mais l’accueil qu’on a, on ne nous juge pas, on nous écoute, on nous conseille », témoigne une femme.
« Seules, on ne s’en sort pas, jamais. Il nous faut toujours un soutien. Il faut venir en discuter. Je le dis à toutes les femmes, qui en ce moment subissent des violences, qu’elles viennent toquer à cette porte », continue autre.
Aide juridique et soutien psychologique
Le rôle de la Corsavem est d’apporter aux victimes, et notamment aux femmes victimes de violences, une aide juridique et un soutien psychologique. « L’aide juridique, c’est informer les victimes sur leurs droits, leur expliquer les procédures, les aider dans leurs démarches, les orienter vers d’autres professionnels qui peuvent leur venir en aide comme les avocats, les médecins, les assureurs, c’est en fonction de la situation », indique Bénédicte Simon, juriste-coordinatrice Corsavem.
À l’échelle régionale, la Corsavem compte six salariés avec l’intervention de huit psychologues cliniciens. À Bastia, le siège de la Corsavem est rue San Angelo. Les deux numéros de l’association sont précieux à retenir.
Bastia : 04 95 34 04 85 ; Ajaccio : 04 95 10 27 06