Le dépôts des candidatures pour le prix Nobel de la Paix touche bientôt à sa fin. Le nom de Gisèle Pelicot fera-t-il parti des nominations ? C'est en tout cas la volonté des dizaines de milliers de signataires d'une pétition en ligne.
"Personne ne mérite plus que Gisèle Pelicot le prix Nobel de la paix". Le message est-il arrivé jusqu'au bureau du comité Nobel ? En décembre dernier, au lendemain du verdict du procès des viols de Mazan, une pétition en ligne a été lancée pour demander l'attribution de prix Nobel de la paix à celle devenue icône. Demain, ce vendredi 31 janvier, marque le dernier jour pour soumettre une candidature au prestigieux prix. Et beaucoup voudraient voir le nom de Gisèle Pelicot sur la liste.
Une icône internationale
Violée pendant 10 ans par son mari et des inconnus à son propre domicile, le visage de Gisèle Pelicot a fait le tour du monde durant les quatre mois de son procès. Un procès, ouvert à la presse, y compris étrangère, et au public. Un procès dont la victime n'a raté aucun jour, ni aucun témoignage de ses 51 bourreaux. Sans faillir jamais. De quoi déclencher une vague de soutien au-delà des frontières françaises.
"Il est difficile d’imaginer une forme de violence qui pose un plus grand défi à la paix que la violence sexuelle, expliquait la créatrice de la pétition, Catherine Mayer, journaliste et activiste britannique, fondatrice du Women’s Equality Party. Gisèle Pelicot a rompu avec la désinformation en sortant de l’anonymat pour assister au procès de ses agresseurs et témoigner".
Près de 200 000 signataires
Dix jours après son lancement le 20 décembre dernier, la pétition avait recueilli 20 000 signatures. Plus d'un mois plus tard, le chiffre a quasiment décuplé (168 000). Et si l'on en croit les messages laissés par les signataires, hommes et femmes, la pétition semble avoir fait le tour de la terre.
"La violence sexuelle est inacceptable et Giselle se bat pour nous tous !", écrit Sinead, au Royaume-Uni. "La force et la résilience d'une femme dans les circonstances les plus cruelles et les plus méprisables inspireront les femmes du monde entier à se battre pour les générations à venir", note Sarah, depuis Washington.
Je signe parce que j'espère que cela enverra un message clair : ce qui s'est passé ici n'est absolument pas acceptable et que Giselle mérite d'être reconnue pour son courage.
Gary, signataire de la pétition (Royaume-Uni)
"Gisèle Pelicot est l’incarnation du courage et de l’altruisme face au pire des traumatismes possibles. Elle a fait passer les besoins collectifs des autres femmes avant sa propre vie privée, au nom de la justice pour les femmes du monde entier (...) Elle mérite d’être reconnue", signe Liz, australienne.
On saura en Octobre 2025
Le prix Nobel de la paix est attribué par le comité Novel norvégien chaque année au mois d'octobre. D'ici-là, la liste des nominations reste secrète, sauf si le nommé dévoile lui-même la bonne nouvelle. C'est le cas de l'association "Les Guerrières de la paix", engagée dans le conflit entre Israël et La Palestine.
Selon les règles, tout le monde ne peut pas proposer de noms au comité du prix Nobel de la Paix. La candidature doit être soumise par des personnes au statut bien particulier : des membres des assemblées nationales et des gouvernements ou des chefs d'État en exercice, par des membres de la Cour internationale de Justice de La Haye ou encore par des personnes qui ont reçu le prix Nobel de la paix. La liste complète est à retrouver sur le site du prix Nobel de la paix.
En 2024, c'est une organisation japonaise anti-armes nucléaires, Nihon Hidankyo, qui a reçu le fameux prix. Depuis sa création en 1901, dix-huit femmes ont reçu le prix Nobel de la paix. La dernière en date étant Narges Mohammadi, militante iranienne des droits humains. Il faut remonter à 1999 pour retrouver le dernier lauréat français : l'ONG Médecins sans frontières.