Après quatre mois de débats, le procès des viols de Mazan s'est conclu jeudi par la peine maximale pour Dominique Pelicot, mais des peines plus basses que celles réclamées par l'accusation pour ses 50 coaccusés, une décision que Gisèle Pelicot a affirmé "respecter". Retrouvez les images fortes de cette journée.
On sait depuis le début que ce procès hors norme restera dans l'histoire. Consentement, soumission chimique, droit des femmes… Il aura duré 4 mois et aura fait couler beaucoup d'encre...
Ce 19 décembre, soir du verdict, la classe politique est unanime pour saluer "le courage" de Gisèle Pelicot après la condamnation de son ex-mari à la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle dans le procès de Mazan.
Outre Dominique Pelicot, la cour criminelle de Vaucluse a déclaré coupable l'ensemble de ses 50 coaccusés, clôturant un procès devenu symbole des violences faites aux femmes.
15 semaines de procès et une foule pour le final
Le procès des viols de Mazan entamé le 2 septembre 2024 aura chaque jour, pendant 15 semaines attiré de nombreux curieux, féministes, citoyens, voisins, etc... Mais pour ce jour historique du verdict attendu, c'est une foule de journalistes et de soutiens de partout qui s'est présentée sur les marches du palais dès 7 heures du matin.
Le "merci" de Gisèle Pelicot
Gisèle Pelicot restée discrète à son arrivée, a préparé son intervention publique avec ses avocats avant d'apparaître sous une forêt de micros, souriante. "Je pense aussi à toutes les autres familles touchées par ce drame. Je pense enfin aux victimes non reconnues dont les histoires demeurent souvent dans l'ombre. Je veux que vous sachiez que nous partageons le même combat. Je souhaite exprimer ma gratitude la plus profonde à toutes les personnes qui m'ont soutenue tout au long de cette épreuve. Vos témoignages m'ont bouleversée et j'y ai puisé la force de revenir chaque jour pour affronter ses longues journées d'audience. Je remercie également l'association d'aide aux victimes dont le soutien sans faille m'a été inestimable."
Des "amis" venus de toutes les régions de France
Jean-Baptiste Redde, qui porte ce panneau "Merci pour votre courage" est venu de Bourgogne pour la soutenir ce jour de verdict. " Je lui ai dit merci tout à l'heure en la regardant dans les yeux" a-t-il expliqué, avec émotion, après l'arrivée de Gisèle Pelicot au tribunal.
Historique ... et médiatique
Les journalistes n'ont pas pu rentrer dans la salle d'audience et ont attendu à l'intérieur et à l'extérieur du tribunal la sortie des condamnés et des protagonistes de ce procès. Seuls quatre médias avaient été choisis pour raconter les coulisses de la lecture du verdict pour laisser la place aux prévenus, policiers, familles, etc...
Des mots qui fâchent, façon "macho"
Un avocat a choqué les réseaux sociaux, ses confrères, et les soutiens de Gisèle Pelicot. Après le verdict du procès des viols de Mazan, la scène est ubuesque. Christophe Bruschi, dont le client est condamné mais ressort libre, a déclenché de vives réactions lors de sa confrontation avec les militants à la sortie du palais de justice d'Avignon, les traitant d'"hystériques" et de "tricoteuses".
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Masqué mais pas invisible
Les 51 accusés du procès de Mazan ont tous été reconnus coupables jeudi des faits de viols, tentative de viols ou agression sexuelle sur Gisèle Pelicot qui leur étaient reprochés, et ont écopé de peines allant de trois ans de prison dont deux avec sursis à 20 ans de réclusion criminelle.
Les peines prononcées par la cour criminelle de Vaucluse sont inférieures, parfois de moitié, à celles requises par l'avocat général. Six accusés sont repartis libres.
L'un d'entre-eux a déclenché les foudres de la foule. À la sortie du tribunal, il est bousculé et il reçoit même un coup. Son apparition est prise, elle aussi, pour une provocation, visage masqué devant toutes ces femmes qui scandent leur colère de voir autant de peines en dessous des réquisitions.
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Un doigt d'honneur à la foule
Il faut dire que très tôt dans la matinée, un autre co-accusé était entré dans le tribunal avec un geste d'insulte envers les médias et photographe, exprimé l'index levé. Il n'a pas eu besoin d'en dire plus pour présenter son état d'esprit.
Un sac pour partir en prison
32 des co-accusés qui redoutaient l'incarcération s'étaient préparés. Ils sont arrivés le matin au tribunal avec un sac de voyage plein, prêts à passer Noël en prison. Beaucoup ont été placés en détention dès ce 19 décembre.