Alors que que toutes les peines prononcées pour tous les coaccusés sont inférieures aux réquisitions, la colère sur les marches du palais de justice d'Avignon est grande. Parmi le public, de nombreuses femmes et féministes qui suivent le procès depuis le début. Elles n'ont pas caché leur déception.
Les condamnations au procès de Mazan sont tombées, jeudi 19 décembre. Le tribunal a infligé 20 ans de réclusion criminelle pour Dominique Pelicot dont deux-tiers de sûreté et 12 ans pour son disciple Jean-Pierre M. Mais les autres peines sont globalement inférieures aux réquisitions. À l'énoncé du verdict du procès des viols, la foule a vivement réagi. La colère a envahi les visages et pris le dessus.
@france3paca Alors que plusieurs accusés du procès Mazan, condamnés, vont ressortir libres de l'audience, l'annonce des peines suscite en direct beaucoup de colère sur les marches du palais de justice d'Avignon. Parmi le public venu de partout en France, de nombreuses femmes et féministes qui suivent le procès depuis le début. Beaucoup n'ont pas caché leur déception et leur colère. 🎥 Y. Boutaba / FTV #verdict #mazan #pelicot #colere #feministe ♬ son original - France3Paca
"C'est insultant"
"C'est quoi ? Ça veut dire que nous, les femmes, on est des sous humaines ? Il va falloir quand même que les choses changent parce que nous, les femmes, on est la moitié des gens. Ça veut dire quoi , nous les femmes, on ne compte pas ?", lance, agacée, Blandine Deverlanges lorsqu'elle entend 7 ans voir 5 ans pour certains coaccusés alors que des peines plus lourdes avaient été requises.
Des hommes qui violent, avec des circonstances aggravantes qui vont ressortir libres ? C'est nous cracher à la gueule.
Blandine Deverlanges, porte-parole d'Osez le féminisme 84à France 3 Provence-Alpes
"Les peines, pour l'instant, ne sont pas à la hauteur du tout, ni de la moyenne nationale ni de ce qu'on attendait, évidemment on attendait au moins à la hauteur des réquisitions et là, on est en dessous, on est largement en dessous. C'est la honte pour la justice française. On espérait un réveil", explique Valentine Rioufol, son béret parme vissé sur la tête, membre, elle aussi, du collectif Les Amazones d’Avignon.
À ses côtés, dans la cohue et la foule qui se masse aux grilles du tribunal, Aurore estime que "c’est insultant les peines qu’on entend, on ne s'attendait pas à des peines exemplaires, mais on s’attendait à ce que la médiatisation aide. Qu’est-ce que ça dit, pour Gisèle, la réparation, pour les femmes."
Alors que dans une agitation liée à la foule, des peines sont énoncées publiquement. Les réactions fusent, les voix sont agacées, la colère flotte. "Huit ans ? Mais comment voulez-vous qu'on soit contente ? Vous savez ce que c'est la peine moyenne pour un viol en France aujourd'hui ? C'est 11 ans ! Et là, ils se prennent moins que la peine moyenne alors qu'il y a viol aggravé, en réunion et sédation ?"
De son côté, Dominique Pelicot, principal accusé au procès des viols de Mazan, n'exclut pas de faire appel, a indiqué son avocate Béatrice Zavarro.