Ils ont échappé au pire quand le camion lancé par un terroriste a transpercé la foule ce jeudi 14 juillet à Nice sur la Promenade des Anglais. D'abord incrédules, ils n'ont pas compris, frappés par l'horreur de la situation. "Donne-moi la main, on ne panique pas, on marche tranquille et on rentre".
Un homme au volant d'un camion a commis un carnage jeudi soir à Nice, jour de la fête nationale, quelques instants après la fin du feu d'artifice, tuant au moins 84 personnes en leur fonçant dessus.
C'était horrible, tout le monde courait, tout le monde pleurait
Le document sonore est celui de Fjolla. La jeune femme travaille à l'aéroport de Nice. Jeudi soir, elle regrettait avec une collègue de ne pas avoir pu assister au feu d'artifice sur la Promenade des Anglais. Les deux amies se sont dépêchées après leur travail de rejoindre les lieux, dans les embouteillages.
Là, Fjolla croise la route du camion tueur, "un camion poids-lourd blanc". Les deux amies s'arrêtent, incrédulent et découvrent "sur la route trois, quatre morts..., tombaient..., des gens criaient".
Un peu plus loin c'est un petit garçon déchiré par le chagrin que la jeune femme découvre près du corps de son père. "Papa, dites-moi qu'il n'est pas mort!".
"C'était horrible, tout le monde courait, tout le monde pleurait", raconte Fjolla. La police leur demande de quitter les lieux. "Il y a des gens qui ne comprenaient pas ce qui se passait, on leur a dit rentrez vite chez vous!".
J'ai vu des choses vraiment pas belles,... des gamins... c'est terrible.
Parmi les passagers du vol de Nice qui ont atterri vendredi matin à l'aéroport d'Ajaccio, c'est avec beaucoup d'émotion qu'un homme présent lors de la soirée a accepté de témoigner. Lui et sa femme se sont réfugiés dans un hôtel peu de temps après l'attentat.
"On était au café lorsque le feu d'artifice a démarré, on s'est dépêché, on est allé sur la "prom", explique-t-il.
"Le feu d'artifice terminé, peut-être 5-10 minutes après, ma femme me dit +Regardes, ça court dans tous les sens+, ce n'est rien cela doit être une bagarre, cela ne doit pas être bien méchant, jusqu'au moment où j'ai entendu des coups de feu, que j'ai toujours dans les oreilles...".
"Là, on a compris que c'était grave. Je lui ai dit +Donne-moi la main, on ne panique pas, on marche tranquille et on rentre+. On s'est réfugié dans le hall d'un hôtel jusqu'à 1h30 du matin".
"J'ai vu des choses vraiment pas belles,... des gamins... c'est terrible"...