Le Partitu di a Nazione Corsa a tenu ce dimanche une réunion de travail à Moltifao. L'objectif : se préparer, en vue de la session extraordinaire de l'Assemblée de Corse, le 4 juillet prochain, consacrée au processus Beauvau et donc l'avenir institutionnel de l'île. Retour sur ce rendez-vous avec Pascal Zagnoli, secrétaire national du parti.
Quelles seront les propositions du PNC dans le cadre de cette prochaine session à l'Assemblée de Corse ?
Pascal Zagnoli : Cet après-midi, dans notre séminaire, nous avons d'abord approfondi les pistes que nous avions déjà énoncées en matière de foncier et d'urbanisme. Globalement, nous sommes revenus sur la méthodologie que nous allons utiliser pour répondre aux différentes thématiques qui seront encore abordées dans le cadre du processus de Beauvau.
Des questions qui touchent à la langue, à l'éducation bien sûr, mais aussi au cadre institutionnel global, dans l'optique de préparer la session du 4 juillet, en vue de remettre une contribution lors des discussions avec Gérald Darmanin.
Le ministre de l'Intérieur a demandé au président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, de travailler à un consensus large. La droite l'a dit, elle entend faire sa propre proposition. Aujourd'hui, vous semblez aussi faire opposition. Le consensus est-il encore possible entre les divers groupes de l'Assemblée de Corse ?
Pascal Zagnoli : Sur toutes les thématiques que nous devons aborder, il n'y a aucune volonté de notre part d'être dissonants ou de faire bande à part. Au contraire, nous voulons émettre un certain nombre de propositions dans le débat public, pour qu'elles soient discutées entre les mouvements.
Depuis le début, on le dit et on le redit : si accord il doit y avoir, il doit se faire entre les mouvements et les partis politiques. On a déjà rencontré un certain nombre de personnes, organisées ou non, qui composent les mouvements nationaux. On rencontrera aussi d'ailleurs dans les prochains jours le parti majoritaire Femu a Corsica, toujours dans l'optique de débattre, de travailler, et d'arriver, nous l'espérons, à un consensus.
Mais en tout état de cause, le PNC n'a pas fait le choix de l'inertie, mais du pragmatisme, du travail, et c'est en ce sens que nous avons réuni aujourd'hui une cinquantaine de responsables et de militants territoriaux.
Ce consensus vous semble-t-il indispensable pour la bonne route du processus de Beauvau ?
Pascal Zagnoli : Ce qui est indispensable, surtout ,c'est d'arriver à la réussite de ce processus. On se souvient d'où on vient, du drame qu'a subi Yvan Colonna, des semaines de mobilisation portées par la jeunesse. Et pour toutes ces raisons-là, nous n'avons pas le droit collectivement d'échouer, alors que la démographie et le temps jouent contre nous, contre l'avenir collectif de ce peuple et de ses enfants.
On considère bien entendu qu'il faut aller au consensus, avec le mouvement national et même au-delà, si on veut avoir une chance à Paris d'obtenir la majorité des 3/5 pour une révision de la Constitution. Il est grand temps de se mettre au travail pour la Corse, et c'est le choix qui a été fait par le PNC.