Les Jeux Olympiques auront-ils un impact sur les effectifs de secours en Corse cet été ? C'est en tout cas ce qui inquiète certains, y compris au sein des syndicats de pompiers, déjà remontés contre une directive européenne qui remet en cause le statut de volontaire.
De quels dispositifs de secours la Corse disposera-t-elle cet été ? En vue des Jeux Olympiques, un redéploiement des moyens est prévu à l’échelle nationale. Avec la crainte, pour certains acteurs sur le terrain, que l'île vienne ainsi à manquer...
À ce stade, l’information selon laquelle la Corse ne disposerait que d’un seul hélicoptère au lieu des deux habituels n’est pas confirmée. Pour les élus, en tout cas, ce serait intolérable.
"Cela serait impensable pour nous, compte tenu de l'augmentation des secours en montagne, tranche Hyacinthe Vanni, président du service d'incendie et de secours de Haute-Corse. La saison dernière, on intervenait deux à trois fois par jour sur le GR20. On ne peut pas être limité à un hélicoptère."
Des pompiers pour remplacer des militaires
De leur côté, les services de l’Etat précisent que le dispositif estival n’a été ni décidé ni mentionné à ce jour. Pourtant, sur les moyens au sol de la lutte incendie, des réaffectations ont bien été annoncées.
Une unité militaire de renfort habituellement stationnée à Corte sera remplacée par des civils. En interne, certains y voient une possible perte d’efficacité. La présidence se veut rassurante.
"Une perte de moyens, à ce stade, non, assure Hyacinthe Vanni. On nous a assuré qu'il y aurait, peut-être pas des militaires, mais des GIFF, des groupes d'interventions feux de forêts, d'autres départements qui viendraient nous soutenir, comme c'est le cas tous les ans. Des militaires remplacés par des pompiers, ça nous convient, même si l'organisation devra être un peu différente. On s'adaptera."
Une directive européenne qui inquiète
Les représentants du STC attendent des précisions avant de réagir mais sont inquiets. D'autant qu’au-delà des Jeux Olympiques, une directive européenne sur le travail pourrait avoir de lourdes conséquences sur les moyens des pompiers.
Selon ce texte, les volontaires seraient considérés comme des travailleurs avec nécessité d’une rémunération autre. C’est toute une organisation qui changerait.
"Ce serait tout le rural qui serait abandonné, et ce serait aujourd'hui un impact financier très important. Les volontaires seraient limités à 600h, ça va très vite. Pour compenser, il nous faudrait beaucoup plus de volontaires, alors qu'on sait qu'on a des difficultés à en trouver, et beaucoup plus professionnels. Ce qui aurait un coût qui ne pourrait pas être assumé par la Collectivité de Corse", souffle le président du SIS 2B.
"Mais au-delà de ça, continue-t-il, c'est toute la sécurité civile, et tout l'engagement citoyen qui est remis en cause." Dans ce cadre, une motion demandant le maintien du régime actuel pour la sécurité civile sera présentée fin avril à l’Assemblée de Corse.