Depuis quelques années, le luxe d'occasion fait recette. Déjà très prisé sur les sites internet, de plus en plus de boutiques ouvrent leurs portes pour offrir à leurs clients des produits de luxe, à des prix attractifs. Illustration à Bastia.
Derrière des vitrines parfois discrètes, se cache un marché florissant. Dans une boutique bastiaise, l’or s’achète et se revend… Mais pas que. En Corse, le luxe d’occasion commence à séduire.
« On n’a pas connu le gros boom comme sur le continent. C’est venu beaucoup beaucoup plus tard. Donc on a décidé de restreindre aux bijoux, ce qui colle un petit peu plus à notre activité. On fait du bijou de luxe et de la montre de luxe », explique Nastasia Galhaut, négociante de métaux précieux et de bijoux d'occasion.
Les montres, objet de luxe par excellence, et un marché confidentiel, ou l’occasion se vend parfois plus chère que le neuf, et à des prix très élevés. Un marché où règne la spéculation. Personne n’a voulu nous en parler.
« J’aime tout ce qui est ancien. Ça a une vie, ça a déjà vécu »
Dans cette autre boutique d’occasion, au contraire, on mise sur la vitrine et le contact direct avec les clients. Muriel est une habituée. Elle vient essayer des bijoux. « J’aime les bijoux qui ont déjà été portés parce que j’adore tout ce qui est ancien, les antiquités. Ça a une vie, ça a déjà vécu », confie-t-elle.
Des bijoux qui ont surtout à un prix attractif. Les prix sont 30 à 40 % moins chers que le neuf, tout comme les sacs. « Avant, il n’y avait pas d’engouement de la bijouterie de seconde main. Les gens avaient un petit peu de mal. Mais j’ai remarqué que depuis trois ou quatre ans, les gens ont passé le pas. Ils privilégient le prix, c’est quand même assez important d’avoir de belles remises. Ça leur permet aussi de les changer plus souvent et d’acheter plus souvent des bijoux signés et en or 18 carats », explique Anna Calles, experte en achat et revente d’or et de bijoux d'occasion.
Pour offrir à ses clientes des produits impeccables, elle fait appel à une restauratrice. Lisa Bettini travaille le cuir. Elle a vu une évolution dans les mentalités. « Aujourd’hui il n’y a pas de honte à revendre en seconde main. Au contraire, on a ouvert les yeux et on a compris que pour avoir de jolies choses, on pouvait aussi avoir un prix plus intéressant. Et puis pour la planète, pour tout le monde, on ouvre les yeux et c’est dans les mœurs », estime la jeune femme.
Remettre à neuf, pour mieux vendre. Anna aussi l’a compris. Elle restaure elle-même certains bijoux. « Je polis avec la machine pour donner un aspect bien brillant aux bijoux qui peuvent présenter des rayures. Même s’il a vécu, je veux que les clientes aient un bijou comme neuf », souligne l’experte.
L’occasion du luxe a probablement encore de beaux jours devant elle.