Bicentenaire de la mort de Napoléon : quel héritage a laissé l'empereur dans la société ?

La figure de Napoléon Bonaparte est ancrée dans la mémoire de tous. Tantôt admiré, tantôt décrié, l'empereur a néanmoins laissé son empreinte sur toute l'organisation d'un pays.

Le 5 mai 1821 Napoléon Bonaparte meurt, en exil, à Sainte-Hélène. Né à Ajaccio, cet homme a dominé l'Europe. Il suscite aujourd'hui l'admiration ou le rejet, mais ne laisse jamais indifférent.

Fêté cette année, le bicentenaire de la mort de l'empereur est l'occasion de revenir sur son lègue. Si les traces de l'héritage napoléonien sont nombreuses, la plus marquante reste sûrement le code civil.

Ouvrage de référence le code civil est considéré comme l'une de ses plus grandes œuvres. Actuellement, plus d'un millier d'articles d'origine restent en vigueur. "Napoléon Bonaparte n'a pas rédigé le code, car il ne sera empereur que deux mois après la sortie du code civil. Ca faisait déjà très longtemps que des juristes pensaient à l'unification des coutumes de France, dès le XVIe siècle. Tout était en préparation, le fond y était, mais c'est Napoléon, à l'époque 1er consul, qui en prend l'initiative et qui en fait une priorité", explique Wanda Mastor, professeur agrégée des falcultés de droit.

"Il a fait beaucoup de neuf avec du vieux"

Dans la mémoire collective, l'œuvre de l'empereur, outre le génie militaire, se trouve dans l'organisation de l'administration et des institutions françaises. Pour beaucoup, Napoléon est à l'origine des préfets, du Conseil d'État, de la cour de cassation, des chambres de commerce ou de la banque de France. "Il a fait beaucoup de neuf avec du vieux", tranche Jean-Yves Coppolani, professeur émérite en histoire du droit et des institutions.

Il poursuit : "Ce qu'on peut mettre à son crédit, c'est qu'il a donné une cohérence et une vigueur à des institutions qui sous l'Ancien Régime étaient buissonnantes. Si on prend le Conseil d'Etat, Napoléon l'a rétabli moins de 10 ans après qu'il ait disparu et avec pratiquement tous les éléments de l'Ancien Régime. On pourrait continuer comme ça sur toute une série de dispositions."

Une figure controversée

Néanmoins, la figure de Napoléon est notamment décriée pour sa politique autoritaire et le rétablissement de l'esclavage. Ainsi, alors que son abolition est actée dans certaines colonies en 1794 par la Convention, l'empereur le légalise une nouvelle fois par le décret-loi du 20 mai 1802. "C'est un des très gros problèmes auxquels on est confronté aujourd'hui parce que la société a changé et que l'on est 60 ans après la décolonisation. Il y a donc des réflexions que l'on pouvait difficilement avoir avant et qui apparaissent maintenant de manière importante", souligne l'historien Antoine-Marie Graziani.

La vie, l'héritage et la mémoire de Napoléon seront les thèmes centraux de l'émission spéciale de la rédaction de France 3 Corse ViaStella dédiée au bicentenaire de la mort de l'empereur, ce mercredi 5 mai à 20h45. 

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